En compagnie de Shiyo, j’avançais dans le désert. J’avais un peu de mal à avancer qui plus. Notre récente attaque sur Suna m’avait fait user beaucoup de chakra. Physiquement je n’avais pas la moindre égratignure, mais ma réserve en chakra, elle avait prit cher. C’était vraiment une technique intéressante que celle des faux corps contrôlables à distance. Nous avions été en mesure de prendre d’assaut un village ninja puissant sans même nous salir véritablement les mains. De plus nous étions à l’abri en agissant ainsi. Je réfléchissais à ma vie à mesure que nous avancions. Tout à l’heure, je m’étais bien amusé, j’avais affronté un jeune ninja prometteur ainsi qu’un autre extrêmement intriguant de par une technique très étrange. Donc ouais, d’une manière je m’étais amusé. Mais il n’y avait pas eu de sang versé. Et cela m’énervait. Mais en fait, m’énerver pour cela me rendais fou de rage tout autrement. Depuis mon enfance, j’étais sous les ordres de mon démon. Quand il voulait du sang, il prenait mon contrôle et l’obtenait. En quelque sorte, je me trouvais être un corps esclave d’un démon puissant et assoiffé de sang. Jamais ça ne m’avait encore dérangé dans le passé. Mais après l’attaque contre Suna et un combat captivant, je me retrouvais presque triste. Alors qu’au contraire je devrais euphorique. Après tout, à deux seulement nous venions de lancer un assaut contre un des trois villages ninja les plus puissants. Et nous en sortions sans aucune blessure, niquel. Merde ce n’était pas rien tout de même quoi !!! J’en avais assez, oui, vraiment assez… Je devais me débarrasser de mon démon. Je savais déjà comment procéder, mais ce ne serait vraiment pas une épreuve agréable. De plus, je serais radicalement différent, mais c’était mon choix dés à présent.

On ne s’arrêta qu’une fois la nuit levée et bien sûr, une fois sorti du pays du vent. Comme à notre habitude, nous louèrent deux chambres dans une auberge sur la route où nous nous trouvions. Assis autour d’une table, seuls, on festoyait de la réussite de notre mission. Enfin festoyer est un grand mot vu comme je faisais la gueule. Cela devait sûrement emmerder un peu mon compagnon, ce n’était pas dans mon habitude d’être comme cela. Comme je n’avais pas le cœur à rire, je préférais écrire mon rapport de suite. Quand soudain je me rappelais de ce qui se trouvait en permanence dans ma poche dissimulée, depuis de longues années. C’était une lettre, de mon père… Oui le jour où j’avais froidement tué mon paternel, j’avais trouvé sur son corps deux choses. Premièrement, une amulette, soit le bijou de la famille Mitsui. C’était un demi-cercle représentant un visage d’homme normal, bien que triste. La deuxième chose, c’était cette lettre. Elle était destinée à une femme de Kiri, et écrite par mon père. Je m’étais un jour juré de la lire, mais je l’avais un peu oublié, et puis je n’en avais tout simplement pas eu l’envie. Mais je ne l’avais jamais jeté, et ce soir là, je pris la décision de l’ouvrir et la lire. Cette décision demeurera sûrement la période charnière la plus importante de toute ma vie.

« Ma chère Chizuru,

Je tiens à t’annoncer une grande nouvelle. D’ici un mois, je vais quitter mon village et te rejoindre à Kiri mon amour. Je ne peux plus supporter d’être loin de toi au quotidien et te voir si peux souvent. C’est une torture insoutenable que je ne peux plus endurer et à laquelle je vais donc mettre fin. J’espère que notre cher fils Okita aime le pendentif que je lui ai offert la dernière fois que je l’ai vu. Comme tu le sais c’est un héritage de famille, il à une grande valeur sentimentale tu vois… Mais bon, je ne m’éternise pas plus, j’ai du travail en ce moment, beaucoup trop à vrai dire. J’ai hâte de me retrouver à tes côtés ma chérie, je t’aime.

Kushiro Mitsui. »

A peine eu-je terminé de lire la lettre que je laissais tomber mon verre de bière, dont le contenu se répandit sur tout la table et coula par terre. Moi, j’avais un frère… Enfin un demi-frère si on veut être plus précis. Je sais qu’il est difficile de croire quand c’est moi qui le dis. Mais j’accorde une grande place à la famille. A mes yeux, les liens du sang ne sont pas à prendre à la légère, enfin pas trop du moins. Certes j’ai assassiné mon père, mais il m’avait délaissé, abandonné et porté pour mort. Lui ne me méritait pas comme fils, non, il ne méritait rien d’autre que de mourir, et il l’avait obtenu. La lecture de cette lettre termina de finaliser ma décision. Je devais me débarrasser de mon démon. Je voulais retrouver mon frère. Et puis je voulais aussi plus de pouvoir, et ne plus être sous les ordres d’un homme comme le meneur de la Lune Rouge. J’en avais assez, c’en était trop pour moi. J’allais déserter une seconde fois dans ma vie, je n’étais pas fais pour servir une personne, quelles que soient ses intentions ou bien encore ce qu’elle pouvait me proposer. Ma décision était prise, mais il restait Shiyo, mon vieil et unique ami. Je tirais alors sur ma bague et la posais sur la table, bien en évidence. Je prenais un ton solennel et commençait à parler.