| I've heard self-reliance is a virtue. Now you've heard it too.
21 ans ♣ Konoha ♣ Juunin Every picture tells a story. Sometimes we don't like the ending. Sometimes we don't understand it.
La beauté n’existe pas pour la simple raison que la beauté est subjective. Que suis-je alors? Une femme, comme n’importe quelle autre. J’ai une silhouette voluptueuse et suave. Le roulement de mes hanches attire les regards. Pour une femme, je suis grande et ma charpente est solide. Mes jambes sont longues, mais bien entraînées. La forme de mon corps est celle d’un élégant sablier et mon ventre ne possède pas une once de gras. Mes épaules sont larges et solides, me conférant une carrure de femme et non plus de fillette. Mes bras sont réguliers, rien de bien extraordinaire. Mes mains sont étroites, mes doigts maigres et agiles tels de petits serpents. Mes ongles sont coupés courts et sont propres, toujours.
Mon visage est long et mon menton est pointu. Je possède un petit nez, parfaitement droit. Mes sourcils d’ébène tranchent sur l’ivoire de ma peau. Mon front est haut et fier, libre des sillons de l’angoisse. Mes lèvres sont rosées et pulpeuses, exprimant une moue hautaine en permanence. Mes dents sont droites et blanches, comme de petites perles brillant sous le soleil. Puis mes yeux. Je possède des cils immensément longs. Chaque clignement suffit pour créer un ouragan dévastateur. Derrière ces parures se cachent mes yeux. Ils sont deux joyaux d’un bleu clair et éclatant. Une pureté incandescente qui lit dans les âmes sans gêne. Tels les cieux d’azurs, mes pupilles sont animées par un soleil de passion. Mon regard insolent se plait à narguer tous et chacun à grands coups de mépris. Voilà les mots qui conviennent pour décrire mon visage de marbre.
Il ne reste que ma chevelure et mes habits. Mes cheveux sont du même noir que l’encre des scribes. Ils sont plus doux que la soie et brillent au soleil tel un abysse miroitant. Mes vêtements quant à eux sont toujours très semblables. Je porte une combinaison noire moulante, accompagné de hautes bottes noires et d’une cape de la même couleur. La plupart du temps je porte mon bandeau ninja à la taille, exhibant fièrement mon appartenance au village de la feuille. Confront what frightens or offends you; reckless or insulting talk should never go unchallenged.
J’ai passé une grande partie de ma vie au village de la feuille. Ma famille adoptive n’a pas cessé de me faire un bourrage de crâne à grands coups de volonté du feu. Au final, j’ai adopté cette attitude, bien que ce soit un peu malgré moi. Fraternité, entraide, protéger les générations à venir et tout ce qui viens avec. Ça fait partie de moi maintenant, que cela me plaise ou pas. C’était plus apparent lorsque j’étais plus jeune. J’étais une jeune fille joyeuse qui ne s’en faisait pas trop. Ma vie allait bien et je pouvais donc sourire à tous vents et scander de jolies pensées positives dignes de ces petits livres sensés changer votre vie. Mais ça, c’était avant qu’il ne parte.
Maintenant, je me suis refermée sur moi-même. Bien sûr, j’ai encore mon bon fond, je ne suis pas si méchante quand même. Mais ce n’est plus comme avant. Les gens ne m’intéressent plus vraiment. Pourquoi leur dirais-je des mensonges auxquels je ne crois plus depuis que je suis femme? Ce serait stupide et, surtout, ça leur donnerait bien trop d’espoir. L’espoir ça tue, c’est douloureux. Je l’ai abandonné il y a longtemps, je sais qu’il ne reviendra jamais, alors à quoi bon me faire croire le contraire? Je suis honnête, certains dirons même que je le suis trop. Je n’ai pas la langue dans ma poche d’autres croiront, mais non. Je suis franche, toujours et c’est tout. Je pourrais vous faire perdre votre temps avec de beaux discours, mais je préfère la vérité toute crue, froide et mordante comme l’acier.
Pour finir, j’ai un sale caractère. Je n’apprécie pas que l’on me dise quoi faire et encore moins que l’on me prenne pour une idiote. J’ai toujours eu un côté indépendant qui me suivra sans doute pour le reste de ma vie. Il faudra vous y faire, j’ai un dur caractère, sans doute un peu trop violent parfois, sombrant dans l’excès. Je suis une femme passionnée après tout. Every adventure requires a first step. Trite, but true, even here.
Le feu, c’est mon plus lointain souvenir. Le brasier qui grondait autour de moi, puissant et effrayant. Comment cela s’était-il passé? Comment est-ce que mon chez moi, mon château fort, mon monde de merveilles, comment pouvait-il brûler si vite? Et la fumée noire qui se prélassait contre le plafond, piquant mes yeux et arrachant ma gorge. Dans l’enfer, j’entendis des cris stridents et implorants. Ma mère peut-être, dormant dans la pièce d’en face. Le feu s’attaquait à ma porte, j’étais coincée et je ne pouvais aller l’aider. J’avais peur, je n’arrivais plus à respirer et je sentais ma conscience s’effondrer. Mes yeux allaient se fermer pour la toute dernière fois lorsqu’une voix sembla émerger dans ma conscience. Une petite voix aigue et pressante.
« La fenêtre! Saute par la fenêtre bon sang! »
Lorsque je me suis éveillée, mon visage était contre le sol de terre frais. Je me relevai lentement, épuisée. J’étais en pleine forêt, perdue, et il faisait nuit. Je grelottais, ce qui faisait un contraste amer avec le brasier. Fatiguée, couverte de suie et souffrant de vertiges, je marchai dans la forêt. Je n’avais pas peur de me perdre puisque j’étais déjà perdue. Je trébuchai souvent et je mis de longues minutes à me relever, un peu plus chaque fois. Mais, heureusement pour moi, quelqu’un me trouva à l’aube et m’emmena avec lui. Je perdis connaissance de nouveau.
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À mon réveil, j’étais dans une chambre d’hôpital de Konoha no kuni . J’avais sept ans à peine et je me retrouvais orpheline, seule et effrayée. Dans mon lit qui me paraissait immense, je me recroquevillai sous les couvertures et fermai mes yeux le plus fort possible. J’avais l’impression qu’en les ouvrant, je retournerais chez moi, saine et sauve. Mais ça ne se passa pas tout à fait comme ça et une gentille infirmière vint me voir. Elle m’offrit une peluche, un lapin, et me serra contre elle en me disant que tout irait bien. Ils avaient déjà trouvés une famille pour m’adopter. M’adopter? Je voulu protester, dire que j’avais une famille. Mais, malgré moi, je n’arrivais pas à me souvenir du chemin à emprunter pour retourner à la maison qui avait brûlée. Je ne me souvenais pas du visage de ma mère. Je ne me souvenais même plus de mon nom. Et je pleurai longtemps, serrant ma peluche contre moi.
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Ils étaient venus me rendre visite trois jours plus tard. Une petite femme rondelette, une civile. Ses grands yeux noisette me détaillaient avec joie et son sourire se voulait réconfortant. Elle s’assit au bord de mon lit et prit ma main. Son mari, quant à lui, était un Chuunin anonyme, un peu gêné. Il resta sur le bord de la porte, m’observant de loin comme on observe un objet que l’on n’a pas le droit de toucher, mais que l’on meurt d’envie de dérober. Ils se présentèrent à moi et me demandèrent mon prénom, dont je me souvenais. La femme souris, mentionnant joyeusement que « Megumi Izuko », ça sonnait très bien. Et je pleurai de nouveau.
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Ils vinrent me voir régulièrement dans le mois qui suivit et je fini par bien les apprécier. Ils étaient gentils avec moi et m’amenaient de quoi m’occuper. J’adorais quand elle me lisait des histoires, je me sentais en sécurité. On décida que j’étais prête à emménager chez eux, ce qui me ravit. J’en avais marre de la petite chambre d’hôpital, du vacarme qui régnait même la nuit et du regard des infirmières qui me considéraient toujours avec pitié. Mes parents adoptifs m’aimaient et cela m’emplissait de joie. Avec eux, je ne me sentais pas mal ou différente. Je me sentais à ma place. Ils me demandèrent même si je voulais aller à l’académie ninja. C’est avec joie que j’acceptai, entrevoyant un avenir meilleur et plein d’espoir pour moi.
À la rentrée j’étais effrayée. Apeurée de ne pas être à la hauteur. Mais la cérémonie se déroula à merveille et l’on m’assigna à une classe. Comme je venais d’arriver, je ne connaissais personne. J’étais donc appart, regardant les autres discuter fébrilement de leur entrée à l’Académie. Je m’assis dans un coin, songeuse. J’espérais que les choses changeraient. C’est alors que, me tirant de mes pensées, le professeur disputa un élève qui tentait tant bien que mal de se justifier. À ses côtés, il y avait un petit animal très mignon, un chiot. Enfin, pour moi c’est ce qu’il était. Le professeur disait que la présence de l’animal allait déranger tout le monde et le jeune garçon apparemment plutôt gêné tentait de lui expliquer qu’il s’agissait de son camarade le loup ninja et qu’il devait apprendre avec lui. Au final le professeur accepta et le jeune garçon pu s’asseoir avec son loup. Chose curieuse, il se mit à lui parler comme si l’animal lui répondait. C’était insensé. Les autres jeunes, le trouvant bizarre, préférèrent le laisser avec son loup. Mais moi qui n’avais rien à perdre, je décidai de devenir son amie.
Bien sûr, cela pris plus qu’une journée pour que je me décide enfin à lui parler, mais au final nous nous entendîmes plutôt bien. Dès qu’il y avait des travaux d’équipe à effectuer, nous les faisions ensemble. J’appris également que Tahei, le loup, pouvait communiquer par la pensée avec autrui, mais qu’il communiquait rarement avec des gens qui ne faisaient pas parti du clan. Au bout de notre formation à l’académie, il lui arrivait toutefois de me dire un mot ou deux de temps à autre et je me sentais assez privilégiée. Vint le temps de former les équipes de Genin et, quel soulagement, je fus placée avec Gaishi-kun.
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Les prochains événements marquant eurent lieu bien plus tard dans ma vie. Nous étions devenus une équipe de Chuunin et nous avions une mission à remplir. Dit comme ça c’est simple, mais dans les faits ça s’est passé autrement. Nous devions libérer un petit village en bordure du pays du feu de l’assaut répété de contrebandiers qui exploitaient les villageois pour le commerce d’armes. Nous devions les arrêter et détruire la forge dans laquelle ils fabriquaient les armes à un rythme industriel. Sur le papier c’était assez facile. Nous nous dirigeâmes vers le petit village, exaltés à l’idée de remplir une mission aussi importante.
Arrivés sur les lieux, je fus chargée de m’infiltrer dans la forge alors que mes deux coéquipiers occupaient les contrebandiers. Silencieusement, je me faufilai dans le noir tel un chat et entrai par une fenêtre. L’éclairage était faible et rougeoyant. J’avançais à pas de loup à la rechercher d’un moyen de tout saccager. Ce que je n’avais pas vu, c’était le ninja caché dans la pénombre qui m’observait avancer et qui n’avait pas du tout envie que je découvre leurs secrets dans les profondeurs de l’immeuble. Il décida donc de m’enfermer et de tout faire brûler, quoi de mieux pour faire disparaître les preuves. Ce n’est que trop tard que je remarquai la fumée, puis la porte qui se verrouillait. Je me dirigeai vers elle, paniquée. Je tambourinai de toutes mes forces, criant à pleins poumons pour prévenir mes coéquipiers. Malheureusement, le feu avait été allumé avec un puissant jutsu katon et les flammes prenaient déjà beaucoup d’espace. Revivant des souvenirs enfouis, je me mis à paniquer et à frapper si fort que mes doigts en saignaient presque. Affaiblie, je m’affalai contre la porte, mes ongles la raclant maladivement. Je m’arrachai deux ongles de cette façon, sombrant dans la panique et la folie passagère. Mais la fumée devenait trop dense, je n’arrivais plus à rester consciente.
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Je m’éveillai dans un endroit étrange. Sombre et plein de feu. J’avais chaud, très très chaud. Désorienté, je regardai autour de moi pour trouver sur un immense trône une petite fille. Elle portait une courte robe noire et avait à la main une immense faux. Une arme impressionnante, entièrement noire. Elle luisait dans l’éclat des flammes infernales qui occupaient toute la place. Je m’approchai lentement, apeurée.
« Enfin, je t’attendais. C’est une chance que tu ais suivi mon conseil et que tu aies sauté par la fenêtre il y a tant d’années, Megumi Yukan. »
Ma respiration se coupa net et mes yeux s’agrandirent. Était-ce mon vrai nom? Est-ce que mon subconscient avait créé tout ceci pour me rendre une partie de mes souvenirs? Non. Je le savais, je le sentais et la jeune fille assise devant moi ne m’aurait pas laissé le croire.
« Je suis Hisshi no kyouki, l’arme de la mort certaine. Si tu veux survivre, tu vas devoir me vaincre. »
Et, sans un mot de plus, elle se leva gracieusement et, vive comme l’éclair, s’élança vers moi en balançant sa faux pour me décapiter. Avec toute la vitesse que je possédais, je me laissai tomber au sol, évitant ainsi la lame. Elle se préparait à m’attaquer de nouveau alors que je me relevai. Avant de lui laisser une chance, j’utilisai la technique du poing de l’ouragan, un puissant coup de Taijutsu. Je l’atteignis en plein dos et elle laissa échapper une plainte.
« Pas mal! Essaie ça! »
Elle se recula d’un bond et lacéra l’air devant elle. Le mouvement créa une lame noire et brillante dans l’air qui fonça vers moi à une vitesse folle. Je n’avais pas beaucoup de techniques à distance, je devais donc réduire ce problème et me rapprocher d’elle le plus vite possible. Je permutai, apparaissant à un peu moins de deux mètres d’elle. Je saisis un kunai et le lançai vers elle. La jeune fille l’arrêta comme si de rien n’était, me narguant de son sourire allongé. Furieuse, j’enchainai les coups au taijutsu, luttant pour ma vie avec toute la vigueur que je possédais. Malgré tout, elle continuait de tout bloquer du manche de la faux et de me rire au visage. Le combat dura longtemps ainsi, jusqu’à ce qu’elle en ait marre. Elle me frappa violemment du plat de la lame et je voltigeais jusqu’à atterrir rudement plusieurs mètres plus loin. Elle s’approcha, lentement, et approcha la pointe de la lame de mon œil avant de s’adresser à moi une fois de plus.
« Tu as peur. Tu as toujours eu peur. Tu crois pouvoir gagner un combat ainsi? Non, ça ne peut pas fonctionner. »
Et, subitement, elle releva la faux pour mieux l’abattre sur moi. Je vis mon kunai du coin de l’œil, reposant sur le sol, à ma portée. Je l‘agrippai et m’en servit pour arrêter la faux. Nous luttions toutes deux. L’une pour sa survie, l’autre pour la victoire.
« Ce n’est toujours pas ça Megumi! Tu as peur encore! »
Et elle se mit à rire, un rire si enfantin, mais si terrorisant. Mon sang se glaça et je redoublai d’efforts. Plus elle riait, plus j’avais peur, plus elle devenait forte et plus elle riait.
« Tu ne comprends donc rien? Tu es lente ma parole! Tu dois croire en toi. Tu ne dois pas craindre la mort, tu dois l’enlacer s’il le faut, mais tu dois gagner! »
Et, une fois de plus, elle releva sa faux et l’abattit avec toute sa force. Cette fois, fermant les yeux, je la laissai passer. Je croyais mourir, je croyais que mon aventure en ce monde se terminait là au lieu de quoi je me mis à toussoter. Le brasier était redevenu si chaud. Je m’agrippais à quelque chose de froid, mais je n’aurais su dire quoi. Les flammes se rapprochaient et je revenais peu à peu à moi, dans la forge. Soudain, la porte vola en éclat et une technique suiton envahit la pièce. L’instant suivant, Gaishi me prenait dans ses bras et me sortais du brasier. J’étais tétanisée, incapable de réagir correctement. Puis, mes nerfs n’en purent plus et je me mis à sangloter à chaudes larmes comme une gamine, enfuyant mon visage contre le torse de mon camarade. Ce n’est qu’une fois que je fus calmée que je remarquai que je tenais la faux entre mes mains, bien réelle. Lorsque l’on m’interrogea, je dis l’avoir pris au hasard dans la réserve d’armes pour tenter de briser la porte. Tous dirent que c’était un bon choix et que je pourrais la garder, ce que j’allais faire de toute façon.
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Je m’entrainai aux côtés d’Hisshi no kyouki et bientôt elle n’eut plus de secret pour moi. J’avais vaincu la peur que m’inspirais la mort et donc, le combat, et selon elle, je pourrais maintenant tout accomplir. Tout semblait bien aller, jusqu’à ce que Gaishi vienne me voir, la mine basse. Incertaine, je commençai par lui demander comment c’était passé sa mission et où était Tahei. Son grave silence me fit comprendre. Son compagnon n’était plus. Son frère, l’être qui l’avait accompagné toute sa vie. Je lui fis un thé et tentai de le consoler, mais sans succès. Pauvre, pauvre Gaishi. J’espérais tellement qu’il s’en remettrait, mais c’eut été naïf. Il ne l’oublierait jamais, au grand jamais. Moins d’un mois plus tard, il vint me trouver tard dans la nuit pour me faire des excuses. Je ne compris pas pourquoi, je ne voulais pas comprendre, mais c’était la vérité. Ce soir là il déserta le village de Konoha no kuni et j’en fus dévastée. Je devins acerbe et froide et, bientôt, même mon arme ne me reconnaissait plus. C’est depuis ce jour que je me maquille, que je cache mes sentiments et que je n’existe plus que pour moi, Hisshi et pour les entraînements. Malheureusement, mon mutisme n’était pas apprécié de tout le monde et on ne tarda pas à me confier une équipe de genins, en espérant que cela me ramènerait du bon côté. Mot de passe.
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