Le soir, moment propice à l'amusement, au divertissement, à la détente, à la recherche de tout et n'importe quoi, pourvu que ça puisse s'échanger contre de l'argent. Que ce soit dans les quartiers animés, ou les ruelles sombres, il y avait toujours de quoi faire, légalement ou non. Bien sûr des troupes Shinobi veillaient à la sécurité des gens. Et des Shinobi eux-mêmes se mêlaient à la foule sur leurs heures de repos. La nuit avait une atmosphère si particulière... Ces lumières et cette animation gâchaient en quelque sorte l'ambiance.

Hibiki était morose. Il traversait cette grande rue agitée et illuminée par les guirlandes de bougies, ces espèces de machins cylindriques qui lui cachaient la lumière pure et céleste des étoiles. En d'autres circonstances, il aurait pour trouver cela beau, attrayant. Mais il broyait du noir. En gros, ça faisait une éternité qu'on ne l'avait pas convoqué pour une mission, au Relai de quartier. Une semaine? Plus? Il n'avait pas compté, mais son maigre denier allait s'écouler sous peu si on ne lui trouvait pas de quoi gagner sa vie.

Hibiki, 20 ans, en ayant l'air 15, se promenait, les mains dans les poches, le dos courbé, avec une moue de trois kilomètres sur le visage, regardait à droite à gauche à la recherche de quelque chose d'intéressant à faire. Le monde des bars et de la luxure, très peu pour lui. Il avait des tonnes de principes qui lui défendaient fermement d'y mettre les pieds. Hibiki soupira. En même temps, qui laisserait entrer un gamin comme lui dans ce genre d'établissements, pensa-t-il.

Ses pensées s'égarèrent immanquablement vers elle... Et sa dépression s'accentua. Que de temps perdu. Que de remise en question. Il était en quête profonde d'identité. Devenir Ninja, c'était l'objectif de départ. Devenir puissant, un des aboutissements. La protéger enfin, son Nindo. Il avait fait serment de devenir plus brillant qu'une étoile. Il lui avait dit de l'attendre, qu'il deviendrait un jour capable de la protéger à son tour. Point mort. Calage au démarrage. Faux-départ. Tout ce que vous voulez. Hibiki était un éternel non-acte, et cela pesait lourd sur sa conscience. Il y avait déjà si longtemps...

Un choc avec quelque chose le fit revenir à la réalité de l'instant. Il resta debout, à moitié étourdi, puis contempla la chose. Etalé de tout son long, un homme assez jeune, la vingtaine, visiblement sous l'emprise de l'alcool faisait des efforts pathétiques pour se remettre sur son séant. Hibiki le considéra avec mépris, et ne lui tendit même pas la main, pas plus qu'il ne s'excusa. Cela ne plut pas vraiment à l'individu, qui sembla retrouver une certaine forme de lucidité.

Chuunin - Eh gamin... tu viens de renverser un Chuunin de Konoha, là, tu sais?
Hibiki - Shiranaï wa/ ça ne m'intéresse pas. Dégage.

Ouais. C'était pas le moment de venir lui chercher des poux. Tout Genin qu'il était, Hibiki avait une fierté débordante... Le tout doublé d'un sentiment de revanche sur ce corps de la société: les Shinobi. Il était né faible, sans capacités particulières. On l'avait brisé dès le plus jeune âge. Et maintenant, il commençait à s'en sortir. Pas brillant, mais il était utile à la société, et c'était un premier pas dont il avait conscience. Il possédait un statut. Fini le temps de la peur. Fini le temps du recroquevillement sur soi contre un mur, à subir les coups délibérés et multipliés de ces connards. Mais le Chuunin semblait lui aussi avoir envie d'en découdre, et se redressa avec l'intention visible de le provoquer.

Chuunin - J'ai pas bien compris. Répète-moi ça..., gamin?
Hibiki - Tu ne m'intéresses pas. Dégage. C'est plus clair maintenant?

Il avait planté son regard féroce droit dans les yeux de ce supérieur. Ce dernier se mit à rire, puis d'un coup, beugla de façon colérique.

Chuunin - Tu te fous de moi!!! J'vais t'apprendre le respect, gamin!!

Hibiki soupira, et se prépara à contrer l'assaut. En temps normal, il aurait pris cher... Mais cette nuit n'était pas normale. Déjà, il avait du bol: le mec était ivre mort. Ensuite, il se sentait plus à l'aise que d'habitude. Enfin, il y avait une grande frustration qui demandait à sortir. Il esquiva le premier coup, et entreprit méthodiquement le démolissage facial de sa présumée supérieure victime. Cela ne lui ressemblait pas d'être aussi vindicatif, aussi pugnace. Mais il s'en foutait. C'était tellement bon, dans l'instant présent. La loi de la rue. La loi du plus fort. La loi de la bande aussi. Des badauds accoururent, mais les potes du Chuunin aussi. Hibiki se retrouva très vite en position défavorable. De plus, ceux-là étaient visiblement dans un meilleur état de conscience que celui qu'il avait bousculé.

Il estima préférable de prendre la fuite, pendant que le Chuunin était retenu par un de ses collègues. Il ne ressentait pas la douleur, imbibé comme il était, mais son nez saignait copieusement, probablement fracturé, tout comme sa pommette droite. Le second fit quelques pas en direction du Genin, qui ne prit même pas le temps de réfléchir et se faufila dans la foule réunie autour de la scène de l'agression. Il y avait ce je-ne-sais quoi d'adrénaline qui parcourait ses veines et faisait battre son coeur beaucoup plus vite que d'habitude. Il s'éloigna du centre animé, et se retrouva dans une ruelle tortueuse qu'il ne connaissait pas. Il connaissait sa position géographique approximative, toutefois.

Il estima sage de recourir à une transformation pour éviter d'être reconnu. Il inspira, et réalisa la seule transformation dont il était capable. A sa place, une jeune fille de treize ans fit son apparition. Hibiki murmura de sa voix d'ange, les yeux embués.

Hibiki - Sempaï...

Il vit un jardin, un banc, et décida de s'y installer le temps que la tension redescende d'un cran. Le ciel était beau, poétique. Au loin on entendait l'ambiance musicale, festive, le brouhaha général causé par la fête. La Paix... Le village célébrait la Paix. Le garçon s'étonnait de ces nouvelles considérations politiques qui émergeaient dans sa tête. Il ne s'était jamais soucié du bien-être d'autrui auparavant. Il avait toujours été seul, et le resterait longtemps, probablement. Quelque part, il s'en voulait d'avoir provoqué une rixe au milieu de cette atmosphère joyeuse et bon enfant. Mais ce type l'avait fait sortir de ses gonds. Au mauvais endroit au mauvais moment. Tout comme lui.

Un bruit... Hibiki se leva sous son apparence féminine et scruta les environs, méfiant.

Hibiki - Qui est là?!

Il regretta instantanément de ne pas avoir emmené d'armes avec lui au cours de sa promenade, hormis son Kunaï de Nuit. Si jamais il avait à se défendre, il en manquerait forcément. L'arme à la main, il attendit que la personne daigne bien se manifester, soit pacifiquement en se présentant à lui (ou elle), soit en lui envoyant un présent aiguisé, acéré, mortel.

Spoiler:

Hibiki était en alerte. Il avait donné de la voix pour indiquer à l'éventuel intrus qu'il était potentiellement repéré. En vérité il n'en était rien. Le garçon déguisé en jeune fille avait juste entendu du bruit, et soupçonné une présence. Ses maigres talents ne lui permettaient néanmoins pas d'en être sûr. Entendre cette voix lui répondre, même si elle était agressive, le rassura un peu. Il resta cependant sur ses gardes. S'avançant hors des ombres des arbres, une silhouette fine se présenta.

Inconnue - On ne demande pas l’identité de quelqu’un en dissimulant la sienne à travers une illusion palpable à des kilomètres ! De plus, tu n’es pas poli, en plus de te cacher, tu ne te présentes pas toi-même ! Sais-tu que si je n’étais pas moi-même à la recherche de calme, je t’aurais attaqué et très certainement tué, jeune homme ?

Ce n'était pas la meilleure des entames amicales, mais elle avait raison. Il fallait rester prudent, toutefois: rien ne disait à Hibiki qu'il ne s'agissait pas là d'un des Shinobi avait lesquels il avait eu un différent quelques minutes auparavant. Ben oui, il n'avait pas de talents sensoriels, lui, contrairement à son chef d'équipe... Les apparences pouvaient le berner très facilement. Quelle tristesse, pensa-t-il. Qui était son interlocuteur, il voulait le découvrir sans se compromettre. Mais c'était impossible. Rechercher le calme? C'était louable. Le tuer? Tout était possible dans ce monde. Il se dit que ce serait trop bête, le soir-même de sa nomination dans l'équipe de Megumi-Sempaï. Celle qu'il admirait, et dont il avait emprunté l'apparence.

Le garçon rengaina son arme bleutée et soupira. Il se rassit sans se retenir, les bras passés derrière l'adossement, plongeant immédiatement les yeux dans l'infinité du firmament. Le calme, la beauté naturelle du ciel. La majesté des étoiles... Il admirait la nuit pour ce qu'elle offrait seule. A quoi bon se battre continuellement? Sa colère était passée. Sa frustration face à son incapacité à progresser s'était atténuée. Izuko-Taïchou ne l'avait pas ménagé, et il était conscient que ses limites constitueraient rapidement un défit infranchissable. Mieux valait l'oublier.

Il avait réfléchi rapidement, une poignée de secondes à peine, avant d'écarter tout le négatif pour se concentrer sur cette rencontre. Qui était son interlocut... interlocutrice? La voix était féminine. Mais se fier aux apparences... Bah, après tout, il n'avait plus rien à perdre.

Hibiki - Le calme... Tu vois, j'aime le calme. J'aime la nuit. Les étoiles brillent, elles sont belles. Les lumières de la fête gâchent leur lueur pure.

Il baissa les yeux vers la nouvelle venue (?), et sourit.

Hibiki - Tu as raison sur toute la ligne. Mais je ne peux pas te révéler ma véritable apparence, ni mon nom. J'ai eu quelques problèmes avec des Shinobi, tout à l'heure... J'aimerais conserver cet anonymat assez longtemps pour être sûr qu'on oublie l'incident. S'il te faut un nom sur les choses... "Hoshizora" conviendra, en attendant mieux.

Il était conscient que ça ne la satisferait pas, mais il n'avait pas vraiment le choix.

Hibiki - On ne peut pas faire confiance à tout le monde, de nos jours... Si tu veux parler... Je ne compte pas bouger d'ici avant un moment. Alors...

C'était potentiellement la première fois de sa vie que le garçon se sociabilisait avec quelqu'un d'autre que Megumi-Sempaï. Quelqu'un de Konoha, peu importe qui c'était. Quelqu'un qui partageait peut-être son goût du contemplatif nocturne. Une alliée ultérieure? La patience n'était pas son fort. Il la regarda plus en détails, mais l'obscurité l'empêchait de distinguer clairement ses traits.

Hibiki - Alors n'hésite pas à partager ce moment de tranquillité avec moi.

Spoiler:

La situation était désamorcée. Hibiki sentait que cette nuit allait lui convenir en termes de calme et d'introspection. Sa façon d'agir était perturbante, c'était vrai. En plus, si son interlocutrice disait vrai, elle devait savoir qu'il n'était pas une femme, mais bien un homme, et pas aussi jeune que cette apparence extérieure le laissait suggérer, qui plus est. Mais le garçon était encore un gosse, dans le fond... Il se réjouit de pouvoir échanger avec quelqu'un. Pourquoi? Avec la rencontre de sa nouvelle équipe le matin-même, les choses semblaient avoir évolué... L'échiquier relationnel de Hibiki était chamboulé. Cette Sempaï, Megumi, celle qui l'avait sorti de la rue, il y avait une part d'ombre en elle, et il aurait été difficile pour lui de l'expliquer aussi tôt après leurs "retrouvailles". Violentes retrouvailles. Il s'était fait démonter. Alors du calme, une atmosphère paisible, et discuter avec une autre inconnue, ce n'était pas plus mal.

Inconnue - Nous allons reprendre au début. Je me nomme Amara, Amara Bazou.

Amara-San, donc. Le Chan aurait paru trop familier aux oreilles du Genin. Il détourna le regard du ciel et le tourna vers elle pour lui indiquer qu'il prêtait une oreille attentive à ses mots.

Amara - Je suis enchantée de te rencontrer, bien que ton apparence me perturbe quelque peu.

Hibiki acquiesça en silence, s'excusant d'un geste de la tête. Les longs cheveux de Megumi se balancèrent légèrement, accompagnant son mouvement. On était loin des envies de meurtres préalables, c'était une première satisfaction. Lui-même s'était montré un peu trop menaçant pour être disculpé de toute faute.

Amara - Enfin bref, j'aimerais savoir pourquoi tu fuis autrui, et pourquoi tu ne l'affrontes pas.

Hibiki fronça les sourcils. Il réfléchit brièvement, puis estima qu'elle avait parfaitement le droit de poser des questions après l'accueil reçu et le manque évident d'explications quant à cette mascarade. Une fausse apparence et un faux nom... Que répondre, donc? Qu'il était un raté inapte au combat et que faire face à des Shinobi plus doués que lui lui donnait les foies? Et pourtant, il n'avait pas hésité à en démolir un. Quoi d'autre? Qu'il n'avait pas envie de se battre? C'était faux aussi. Toutes les cellules de son maigre corps réclamaient des coups, voulaient évacuer des années et des années de soumission. Un esprit rebelle dans une cage fragile.

Sa réponse tarda un peu, car il pensait lui-même à sa propre situation et ses propres raisons. Jusqu'à présent, en y réfléchissant un peu, il avait été comme un chien qui montrait les crocs, aboyait, et s'enfuyait en jappant à la moindre difficulté. Mais cette journée avait changé beaucoup de choses. Il avait affronté plusieurs adversaires dont il savait pertinemment qu'ils étaient plus forts et plus expérimentés que lui. A commencer par elle. Hibiki avala sa salive, et se pencha légèrement en avant, geste qui détonnait avec son apparence de jeune fille.

Hibiki - Amara-san, c'est cela? Yoroshiku/Enchanté. Bien, voilà... Je viens de démonter un mec, un Chuunin. Dans la rue commerçante. Il était bourré, il m'a cherché, c'était pas le bon moment. Ses potes ont rappliqué...

C'était insuffisant, mais le garçon répugnait à se chercher des justifications. Il soupira.

Hibiki - Je ne peux pas dire que je ne voulais pas en arriver là. J'étais perdu dans mes pensées, et je l'ai heurté sans faire attention. Dès qu'il s'est relevé, je savais que je ne voulais qu'une seule et unique chose: profiter de la situation pour le mettre en rogne, et m'en donner à coeur joie.

Il rit. Mais son rire n'était pas sincère, c'était un rire cynique.

Hibiki - C'est pathétique. Je me cache derrière un masque, une voix qui ne sont même pas les miens. Tout ça pour une bagarre de rue, le genre de trucs qui arrivent chaque jour.

Il sourit et tenta de regarder Amara dans les yeux. Après tout, cela avait peu d'importance... Il prit une inspiration un peu plus profonde que les autres, et se décida. Prenant de sa main droite l'index et le majeur de sa main gauche, il mit un terme à son déguisement incognito de pacotille. Devant Amara se tenait assis un garçon d'apparence juvénile, une quinzaine d'années tout au plus, mais au regard assurément plus âgé. Le regard de celui qui est passé par des chemins difficiles pour en arriver où il était. Soit pas si loin, en fin de compte.

Hibiki - Le vrai moi... C'est la seule transformation que je sache faire. Izuko Megumi... De deux ans mon aînée, c'est la capitaine de mon équipe... Elle m'a sorti de la rue quand j'étais gosse. Je lui voue un respect et une admiration sans limites depuis. Appelle moi 'Hibiki'. Tokai Hibiki, c'est mon nom.

Respect et admiration. Teintés de doute désormais. Voulait-il vraiment s'ouvrir à ce point à cette inconnue? Pourquoi pas après tout... Il ne connaissait rien d'elle, ni la raison de sa présence, rien à part qu'elle était vraisemblablement un Ninja tout comme "Onee-Sama". Onee-Sama, encore cette femme, encore une façon interdite de la nommer. Hibiki n'était pas avare de paroles... Il souhaitait mettre au point un échange avec Amara.

Hibiki - Et toi, Amara-San? Que dois-je savoir à ton sujet?

Le soir appelait cet échange de banalités qui n'en étaient pas. La nuit rendait tout beaucoup plus important. Chaque instant permettait de ressentir la vibration d'un coeur battant. Chaque bruissement du vent dans les feuilles apportait une sérénité inégalable. Le pouvoir de la nuit était captivant...

Perturbée. C'est l'impression que laissa Amara face à la question directe qu'il avait posé. Il s'apprêtait à s'excuser d'avoir été un peu trop téméraire, mais elle le prit de court. Il observa son manège: s'asseyant à même le sol au lieu de profiter de l'espace libre sur le banc, elle matérialisa une magnifique sphère ondine. Il contempla l'eau, limpide et scintillante. C'était un spectacle presque aussi intrigant que la nuit. Il voulait la questionner à ce sujet, néanmoins: de quoi s'agissait-il? Mais avant qu'il ne puisse parler, elle lui fournit des explications convaincantes.

Amara - Vois-tu, cette sphère, si tu remarques qu’elle s’agite, c’est que quelqu’un s’approche. Si elle devient lisse, c’est que quelqu’un approche en tentant de se cacher. En revanche si elle disparait, c’est qu’un groupe arrive. Donc en cas de problème tu seras avisé et pourras de nouveau te transformer.

Par quel insoupçonnable procédé cela était-il possible? Les 'vrais' Shnobi avaient décidément des pouvoirs incroyables. Hibiki croisa les doigts, visiblement impressionné, et alterna entre la sphère et les yeux de son interlocutrice. Elle le regardait, et le ton de sa voix était devenu beaucoup plus... amical? Il y avait même un côté complice dans les timbres de voix qu'elle prenait. Il en fut un peu gêné, mais n'en montra rien. En tout cas, le pouvoir de cette sphère, s'il était tel qu'elle le décrivait, constituait une mesure de sécurité tout à fait suffisante dans leur situation. Il n'était pas tendu, mais la présence d'Amara et de sa sphère de détection était un plus non négligeable dans la paix ambiante et sa paix intérieure. Leur échange se poursuivait alors que les rumeurs de l'agitation nocturne de Konoha se dissipait lentement, à mesure que la nuit avançait.

Amara - Tu souhaiterais donc en savoir plus à mon sujet ? Eh bien je ne vais pas te mentir, je suis comme toute personne en ce monde, je dissimule des secrets et en dévoile certains.

Le secret de la sphère était un exemple, et Hibiki se sentit honoré de cette preuve de confiance.

Amara - Mais je ne suis qu’une simple fille de ninja d’élite cherchant à apprendre de moi-même ce qu’il a toujours refusé de m’apprendre.

C'était elle désormais qui menait la danse en termes de confessions. Être une fille de Ninja d'élite, c'était déjà quelque chose en soit. Hibiki ne pouvait pas en dire autant. Néanmoins, il semblait y avoir un certain conflit entre elle et ses proches... Cela lui rappelait sa propre situation, même si elle était fondamentalement différente. Hibiki devint grave, mais écouta tout-de-même attentivement les autres révélations.

Amara - Et pour être franche, je suis tout comme toi en fuite, j’ai été enlevée pour donner des informations sur mon père, mais le détestant, je préfère lui laisser le doute sur ma captivité que lui avouer que j’ai réussi à fuir.

Sa vie n'avait pas l'air d'être très facile non plus. Hibiki était songeur... L'élite des Ninja... Peut-être pourrait-il l'intégrer un jour. Ouais... Ben... C'était plutôt raté, pour le moment. Le garçon ne sut quoi faire, l'espace d'un instant. Non pas qu'il n'ait rien à raconter, mais il hésitait à livrer davantage de sa personne. C'était quand même... tôt. Il ne savait pas s'il rencontrerait de nouveau cette fille, s'il y avait la moindre chance pour qu'elle devienne une amie.

L'idée était tentante. Il en sourit tellement c'était potentiellement quelque chose de très très bon pour la suite de cette soirée, voire même de leur relation amicale naissante. Une lueur de malice passa dans son regard, que ne manquerait pas de détecter Amara, mais il décida de casser le suspens. Néanmoins, c'était une décision difficile... L'ampleur de ce qu'il avait à dire, il ne l'avait jamais révélé à quiconque. Pas même Izuko Megumi.

Hibiki - Amara-San. Si tu veux bien... je voudrais moi aussi partager mon histoire avec toi. Mais avant cela... Je ne sais pas où tu en es, en tant que Kunoichi... Seulement... Je voudrais juste te demander si ça te dirait d'intégrer l'Equipe Une.

Il détourna les yeux. C'était un peu embarrassant, quelque part.

Hibiki - Bien sûr tu as le droit de dire non, et de refuser de m'écouter. J't'en voudrai pas, hein!

Il espérait qu'elle accepterait au moins la partie 'personnelle', l'échange de "passés". C'était quelque chose d'important à ses yeux à ce moment précis, savoir que quelqu'un d'autre dans ce village avait conscience de ce qu'il avait vécu, de ses raisons d'être et d'agir comme il le faisait. Tisser des liens... Dévoiler des faiblesses pour qu'elles deviennent des forces supplémentaires. Se faire des potes à Konoha.

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