Sasuke avait quitté mon appartement et, enfin, je pu faire mes bagages et me rendre au bureau de l’Hokage. Je lui mentionnai que je partais pour rencontrer le Mizukage, me lui cachant pas que j’avais récemment appris qu’il faisait partie du même clan que moi et que je voulais avoir des réponses. L’on détermina que les raisons de mon congé étaient valides et importantes et l’on repoussa la mission de rang B de notre équipe à mon retour. Tout était organisé légalement, je ne voulais pas céder quoi que ce soit à Sasuke pour qu’il se plonge plus loin dans mon passé. J’étais loin de me douter que, quelque part sur mon chemin, un ninja m’attendait.

Je faisais route depuis plusieurs jours vers Kiri no kuni. La marche était longue et j’avais eu beaucoup de temps pour réfléchir à ma vie. J’avais vingt-deux ans, je venais de devenir sensei et d’apprendre que j’appartenais en fait à un illustre clan de ninjas et je devais en apprendre plus là-dessus. D’un autre côté, il y avait ce Sasuke qui était venu fouiner dans mes affaires et qui allait bientôt découvrir que mon unique amour avait déserté il y avait de cela trois années. Mais, dans les faits, ça ne me rendait coupable de rien. À moins, bien sûr, que l’amour ne soit devenu quelque chose de condamnable. Peut-être devrais-je passer à quelque chose d’autre? Après tout, cela faisait trois ans et, pourtant, Ato m’avait révélé par l’entremise d’un cruel genjutsu qu’il comptait encore beaucoup trop pour moi. Mais, bien évidemment, il fallait que le destin mette son grain de sel et qu’il détruise toute la réflexion que je venais de faire.

Un homme se tenait au beau milieu de la route dans des accoutrements pour le moins étranges. Un long manteau noir couvert de nuages rouges ainsi qu’un chapeau de paille. J’allais me préparer à le contourner lorsqu’il s’adressa à moi directement, en utilisant mon prénom. Non seulement ce manque de respect m’irrita, mais le fait qu’il le connaisse me rendit méfiante. Il se présenta ensuite, Yushini Zakuo. Il m’observa, le sourire aux lèvres avant de poursuivre. Il me dit être venu au nom d’un homme. Ookami Gaishi. Je me figeai, mes yeux d’azurs devinrent perçant comme le regard intense d’un aigle. Je ne savais pas comment réagir. Était-ce un piège orchestré par Sasuke pour voir si je tenais encore à Gaishi? J’avais dit au village que j’allais à Kiri, il savait donc où me trouver. Je marchais sur des œufs et je devais faire très attention pour ne pas en casser un seul.

« Prouvez-le. Et c’est Izuko-san pour vous.»