"C’est seulement quand on a tout perdu qu’on est libre de faire tout ce qu’on veut."

Le jeune homme se délecta une nouvelle fois d'une franche gorgée d'eau. Agenouillé au bord d'un lac, il regardait son visage, l'examinait. Celui-ci était meurtri, il semblait se décomposer, de larges cernes l'alourdissant. La faim, celle-ci l'avait rendu tellement mince, et tellement faible. Sa fougue, sa force, tout cela semblait déjà bien loin, il flottait quasiment dans ses propres vêtements. Se relevant finalement, enfin rassasié de son inextinguible soif, il fouilla en son sac, pour en retirer un vieux carnet, qui paraissait avoir vécu des siècles. L'ouvrant, il se remémora les écrits qui couvraient les nombreuses pages jaunies. Cela faisait tellement de temps qu'il était loin de ses terres. "Ses" terres, la douleur du passé l'emplissait en y repensant. Des mois s'étaient écoulés, peut être.. Des mois qu'il avait quitté famille, amis, mais jamais le regret ne l'avait conquis. Après tout, il la voulait, cette nouvelle vie. Devenir ninja, être reconnu pour cela, ce rêve semblait devenir de plus en plus lointain, mais, il aimait y croire, encore et encore. Il n'était pas un faible après tout. Fixant une dernière fois les six lettres brodées soigneusement sur le carnet, il le remit dans son sac, qui paraissait bien vide, dépourvu de nourriture, de vêtements, ou quelconque futilité. Alors, l'homme commença à avancer, doucement, se dirigeant vers un quelconque sentier, qui le mènerait peut être au village caché de la brume. Relevant les yeux vers le ciel, il observa le soleil, qui, descendant, peinait à éclairer la totalité du paysage. La nuit, il ferait bientôt nuit. Aucun lieu pour dormir, alors, il marcherait, jusqu'à que ces jambes ne le portent plus. Quand il y repensait, il aurait pu devenir ninja là où il était. L'on disait qu'au milieu du désert, un village avait été creusé entre les rocs, et que ses habitants étaient des vrais ninjas. L'un des trois grands villages du monde ninja. Mais, si l'homme avait quitté ce lourd désert, ce n'était pas pour y revenir.

Cependant, la chance sembla enfin arriver, au loin, malgré la pénombre, le jeune homme pouvait observer au loin des lumières, puis, une immense porte, qui barrait le sentier, qui devenait petit à petit une large route. S'approchant de plus en plus, il remarque deux hommes, disposés devant les portes. La garde de nuit, les premiers à prévenir d'un quelconque problème, et les seuls à avoir le droit d'ouvrir les portes pour laisser passer un nouveau ninja. Alors, il faudrait surement être convaincant. Mais, le problème serait surement là. L'homme, épuisé par les longues semaines de voyage était devenu des plus chétif. Le voyant arrivé de loin, l'un d'entre eux s'avança, déposant une main sur l'une de ses poches, surement celle qui contenait des armes. Cette position agressive fit légèrement frémir le jeune Mizutirigi, s'il voulait le tuer, il le pourrait surement sans problème. Malgré ses quelques connaissances dans le domaine des jutsus, sa conditions physique et la force du garde rendait la bataille bien trop désavantageuse. Quand l'homme fut assez près de lui, il lui cria quelques paroles afin de savoir la raison de sa venue. La réponse du jeune homme ne put pas être plus rapide, celui-ci mit sa main à sa ceinture, tandis que le garde sembla s'agiter, il pensait surement à une attaque. Finalement, le jeune Mizutirigi ne fit que détacher sa sacoche, qui contenait ses armes, celle-ci tomba donc au sol.

"Je ne demande rien de plus que le fait que vous me laissiez passer entre ces portes. Je veux devenir l'un des ninjas de Kiri. "

Le garde sembla esquisser un sourire, perdant rapidement sa posture agressive, il ricana un instant. A vrai dire, la vue d'Haosha devait être des plus pathétique. Cependant, l'homme, ne considérant surement pas le jeune Mizutirigi comme une menace, il le laissa avancer, au plus près des portes, qui s'ouvrirent finalement.