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« Le nuage en forme de cœur a fini par changer. Changerai-je moi aussi un jour ?... »

Ce fut la première question que se posa Rosia, lorsqu’elle se réveilla. Apeurée, après avoir fait un rêve effrayant. Elle enfila son cache-œil et resta assise sur son lit, un bon moment, sans sortir de ses draps. Elle attendit que l’ombre de son rêve s’estompe, pour qu’elle puisse à nouveau reprendre le dessus sur elle. Comme le soleil qui était toujours là, même lorsqu’il poussait son dernier cri de dégénérescence, ce rêve était toujours présent en elle et ne semblait ne pas vouloir se déloger de son esprit. Celui-ci lui promettait des milliers de destins, qui ne verraient sans doute jamais le jour. Mais qui malgré tout, ravivaient son doux cœur, qui se laissait à chaque fois bercer, par la douceur d’une nuit aussi apocryphe fut-elle. Désirant ardemment prouver, qu’elle réussirait à changer son destin. Avec la seule force de son être. Elle voulait désormais, faire tout ce qui était en son pouvoir, pour illuminer son lendemain et chasser les ténèbres, qui ont prit place dans le cœur de son autre âme teinte en pourpre. Sa force de croire de tout allait changer, lui venait de l’intérieur. Elle était hélas incertaine, mais pas vaine pour autant.

« Si tu commences à perdre ce qui est important à tes yeux, que tu te dis qu’aucun mot ne parviendra à te sauver, sache que ce ne sera pas le cas. Car l'irremplaçable trésor précieux qui brille en toi, t’élèvera et t’encouragera pour continuer vers la suite de ton chemin… »

Voici les mots que lui répétaient sans cesse sa mère, lorsque Rosia était plus jeune et qu’elle se retrouvait dans la tristesse. Elle ne restait jamais longtemps dans cet état d’esprit. Les mots de sa mère avaient toujours su la toucher, elle qui était pareille et qui avait un peu connu la même solitude que sa fille. Ne connaissant que trop bien, ce que cela pouvait être d’avoir en soit deux caractères opposés, se battant constamment. Car tout comme sa fille, elle avait eu des moments durs, ayant la même anomalie. Mais elle était arrivée à s’en sortir avec l’aide de ses camarades, qui l’avaient soutenu, sans jamais la juger. Ce qu’elle souhaitait, qui arrive à sa fille. Mais hélas, aujourd’hui, dans les méandres de son cœur, Rosia ne pouvait trouver aucun réconfort nulle part, ni même aucune réponse aux nombreuses questions qu’elle se posait toute seule dans l’obscurité. La seule chose qui lui revenait lorsqu’elle s’adressait à son autre elle, était un « écho », vide de toute réponse. Car Rosy, ne désirait en aucun être source de réconfort pour sa moitié douce. Elle n’avait jamais été délicate avec elle et ce depuis le départ, elle ne comptait pas commencer maintenant.

Ainsi, étendue nonchalamment sur son lit, fixant avec nostalgie, le paysage qui s’étalait devant la fenêtre de sa chambre, où aucune image ne semblait avoir pris place, elle finit par percevoir une silhouette sans forme. Fixant la silhouette inlassablement, elle finit par prendre forme. Elle se transforma, en un homme, portant le bandeau frontal de Suna. Celui-ci haletait en arrivant devant la fenêtre de la maison de Rosia, car il avait couru pendant un long moment, pour arriver jusque là. La jeune femme le dévisagea, n’osant pas trop lui poser de question, néanmoins elle se sentit mal pour lui.


Après que l’homme ait fait part de la mission à Rosia, cette dernière, s’habilla rapidement et quitta sa maison, pour partir en direction de l’hôpital. Lorsqu’elle arriva sur place, elle remarqua qu’il y’avait tout le monde qui était occupé à une tâche ici-et-là. Comme, elle était placée devant l’accueil, elle se fit interpeller, par une personne qui lui demanda ce qu’elle venait faire là, alors qu’il y’avait du travail à faire ? Rosia expliqua qu’elle était venue pour aider, sur demande du Kazekage. On lui assigna immédiatement comme tâche première : aller chercher des patients, qui étaient dehors, pour les emmener à l’hôpital. La demoiselle s’exécuta, elle sortit hors de l’établissement et alla à la recherche de personnes ayant besoin de soins. Ce qui ne fut pas très difficile, car dès qu’elle quitta le bâtiment, elle tomba sur une personne qui avait besoin d’aide. Elle aida la personne à traverser le couloir, jusqu’à arriver dans l’enceinte de l’hôpital. Ainsi de suite, elle ne cessa de faire des allers-et-retours pour se rendre utile.

Parfois, elle devait aller chercher des médicaments, pour les emmener aux soignants. Parfois, elle devait aider des personnes souffrantes à atteindre des salles de soins. Elle ne s’arrêta pas une seule seconde de donner de sa personne. Allant de temps à autre, chercher des informations à l’hôpital pour les apporter dans différents services. Toute la matinée, la jeune femme ne se reposa pas une seule seconde. Allant même jusqu’à oublier le déjeuner, préférant juste boire de l’eau de temps à autre. Elle estimait que beaucoup trop de personnes comptaient sur elle. Et qu’ils avaient plus que tout, besoin d’elle et qu’elle se devait de tout faire, pour ne pas les décevoir. En fin de matinée, la belle commençait peu à peu à fatiguer, entre les allers-et-retours incessants. Elle était totalement vidée. Mais alors, qu’elle songeait à se reposer, elle eut dans l’idée de retirer son cache-œil. Laissant sa personnalité pourpre apparaître. Celle-ci qui ne s’était pas montrée de la journée, se redressa rapidement. Elle prit la place de Rosia, donna un coup de main, afin de remplir convenablement la mission donnée et surtout pour éviter qu’on ne la prenne pour une paresseuse.

Une fois, qu’elle eut apporter son aide du mieux qu’elle put, on la remercia et on lui ordonna de rentrer enfin chez elle, car il se faisait très tard et qu’elle était la seule, qui n’avait pas cessé de donner de sa personne, plus qu’il n’aurait fallu. La demoiselle refusa qu’on la ménage, elle aida des personnes à se mettre à l’aise, aida le personnel médical à ranger des objets dont ils n’avaient plus besoin, ainsi que dans le nettoyage de certaines salles. Ceci fait, ce fut très tard dans la nuit que la mission de la jeune femme s’acheva. Et cette fois, elle ne tenait vraiment plus debout. A tel point qu’elle alla s’asseoir sur des marches non loin de l’hôpital, histoire de se reposer avant de rentrer. Lorsqu’elle remit son cache-œil, elle soupira, en admirant le ciel étoilé. Quelques tas de poussière s’élevaient de temps en temps, mais cela ne gâchait en aucun cas la scène extraordinaire que percevait la belle. Qui décida pour une fois de s’attarder dehors, afin de profiter de la fraicheur du soir, maintenant qu’elle n’avait plus rien à faire...