Avoir enfin put parler à celui qui était son Créateur, avait éveillé en Hotaru, une sensation d’émerveillement. Elle se rendit compte, qu’elle n’était pas qu’inutilité comme elle le pensait, lorsqu’elle apprit la nouvelle sur sa véritable personnalité. Elle était à présent, bien allègre, d’avoir découvert que son existence n’était pas vaine. Comme toutes ses étoiles, qui éclairaient la nuit noire. En allant et en revenant, comme si elles étaient portées par un voile imperceptible. En fermant ses yeux et en inspirant très fort, la demoiselle voulut, que cet instant ne se termine jamais. Elle était baignée par la fraîcheur de la nuit, ce qui suffisait amplement à son bonheur. Qui ne fut que de très courte durée. En effet, alors qu’elle savourait la fraîcheur de la nuit, après que son Créateur, l’ait quitté, elle sentit une présence. Ce qui ne s’arrêta pas là, car elle entendit aussi les tintements que produisaient les tiges en métal. Cette fois, sa vipère ne fit pas obligée d’émettre ses sifflements.

Arborant une attitude imperturbable, Hotaru se tourna pour faire face à la personne, qui venait de l’interrompre dans ses rêveries. Qu’elle ne fut sa surprise, ainsi que son désarroi, lorsqu’elle remarqua qu’il s’agissait de son dit « compagnon » d’armes, Makkura Uchiha. Ce garçon, qui arrivait facilement à l’énerver avec ses attitudes plus qu’inutiles. Comme toujours, Hotaru afficha un visage sans expression en le fixant. Se demandant ce qu’il pouvait bien faire en ces lieux. La question, elle ne la posa même pas. Vu qu’elle ne s’intéressait en aucun cas à lui et encore moins à ce qu’il pouvait faire. Mais ce qui la préoccupa en cet instant, fut une chose bien plus grave. Elle se demanda si celui-ci avait entendu sa discussion avec Orochimaru. Car si c’était le cas, il était certain, qu’il n’en ressortirait pas indemne.

« Makkura, tiens, tiens…quelle agréable surprise. Depuis combien de temps es-tu là ? »

Malgré qu'elle se doutait qu'au fond, Makkura ne lui répondrait certainement pas de façon honnête, Hotaru posa quand même sa question. Avec celle-ci, elle cherchait à savoir s’il avait entendu quelque chose qu'il n'était pas censé entendre. Dans le cas où la réponse serait positive, du genre qu’il avait entendu tout ce qu’ils s’étaient dit, Orochimaru et elle, elle n’aurait certainement pas d’autre choix que de l’éliminer. Pour le moment personne ne devait savoir qu’elle n’était pas une humaine, à proprement parler. Cela devait rester confidentiel, du moins, jusqu'à ce qu'elle atteigne le maximum de son potentiel. Et sans compter que si quiconque venait à savoir qu'elle avait un lien avec Orochimaru, cela n'irait pas en sa faveur. Elle avait beau avoir réussi à se classer dans les kunoichi les plus extraordinaires de Kiri, il n'en restait pas moins, qu'elle avait encore beaucoup à apprendre pour atteindre la perfection.

Comme Hotaru s’en doutait, Makkura feignit l’ignorance. Comme à son habitude, il arbora son large sourire, qui était niais aux yeux d’Hotaru. Lui répondant qu’il venait tout juste d’arriver, après avoir été s’entraîner non loin et que comme par hasard, après qu’il ait entendu du bruit dans les environs, il était venu voir. Et comble de l’ironie, il tomba sur elle. La demoiselle ne le crut qu’à moitié, sachant pertinemment que ce dernier n’avouerait rien. Même si elle ne s’intéressait pas à elle, elle savait qu’il était un très mauvais menteur. Cela faisait partie d’une des choses, qu’Hotaru avait retenu à son égard. Elle avait retenu les quelques mimiques de son visage, lorsqu’il mentait ou lorsqu’il était sincère. Le peu de temps, qu’ils avaient passé ensemble avait suffit. Hotaru détourna légèrement son regard de Makkura, marmonnant un petit « Mouais. », sans plus. Mais alors qu’elle le regardait, elle le vit effectuer de nombreuses actions d’une étrangeté, mais qui lui ressemblaient tellement. Il n’avait cessé de détourner son attention d’elle, afin de scruter on ne savait quoi dans les environs. Comme s’il cherchait quelque chose. Hotaru en déduit en cela, qu’il avait certainement dû voir Orochimaru partir.

Elle posa donc délicatement sa main sur sa vipère, qui se mit à émettre des sifflements. A cet instant Makkura afficha à nouveau un sourire à son visage. Et ce sourire, rappela à Hotaru, la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Elle n’avait pas été agréable avec lui, pourtant, il n’avait cessé de lui sourire. Décidément il provenait d’un autre monde, se disait Hotaru, dès qu’elle le voyait. Car elle avait beau ne pas se comporter de façon gentille avec lui, cela ne l’empêchait jamais de venir vers elle et de lui parler. Pour être culoté, Makkura l’était, aucun doute dessus. Hotaru se détourna complètement de lui et se mit à regarder le ciel étoilé. Soupirant, elle se retourna à nouveau vers lui. Affichant un visage sans expression, se demandant, si elle devait l’éliminer ou pas, pour s’assurer qu’il n’aille rien raconter de ce qu’il avait sans doute entendu ou aperçu. Mais alors, qu’elle allait effectuer lui dire de faire ses prières, elle fut interrompue, par lui.

« Si tu quittes le village de Kiri, sache que je ne te laisserais pas partir seule, tu ne t’enfonceras pas dans les ténèbres sans un moine pour guider tes pas, tu ne porteras le poids du temps, de l’âge et du pouvoir seule. Si tu dois quitter Kiri je viendrais avec toi. Et si tu ne veux pas il faudra me tuer. »

Furent les mots que lâcha Makkura à l’encontre d’Hotaru, en ayant son sharingan actif. Ses mots eurent un étrange impact en Hotaru, ils raisonnèrent encore et encore dans son esprit. Elle écarquilla ses prunelles, pendant un court instant, elle sentit un vent glacial venir caresser son visage. Celui-ci fit virevolter ses cheveux, qui cachèrent un peu son visage et lorsque ça se calma, Hotaru serra son poing de colère.

« Qui es-tu pour oser ainsi débiter de telles âneries ?...Et pour quelle raison, irais-tu jusqu’à embrasser les ténèbres pour moi ? »

Hotaru s’énerva, après avoir entendu la phrase de Makkura. Leur relation n’avait rien de spécial. Du moins, aux yeux d’Hotaru. Pour elle, il était un shinobi comme un autre, avec qui elle effectuait des missions, point à la ligne. Alors pourquoi, lui disait-il de tels mots ? Pourquoi voulait-il s’enfoncer dans les ténèbres incertaines pour elle ? Pourquoi voulait-il rester avec elle ? Qui n’éprouvait aucun sentiment à son égard. Depuis le jour, de la mort de son coéquipier, elle s’était promis de ne plus jamais se laisser happer par des futilités, telle que l’amitié. Pour ne pas encore voir quelqu’un cher à son cœur disparaître devant ses yeux et encore moins avoir à pleurer. Ses yeux mauves se mirent à briller et à dégager une rage, qui aurait pu faire trembler n’importe qui.

Hotaru s’était mise dans un état des plus inamicaux, face à son compagnon d’armes. Ce qu’il lui déclara tantôt, la plongea dans une colère extrême, qui n’allait certainement pas disparaître aisément. Hotaru serra fortement son poing d’exaspération, se demandant jusqu’à quel point Makkura était stupide, pour penser à s’immerger dans les profondeurs des ténèbres pour elle. Alors qu’elle ne lui avait jamais montré, ne serait-ce qu’une once de bienveillance. Que pouvait-il bien avoir dans sa tête ? Pourquoi débitait-il des bêtises plus grosses que lui à chaque fois ? Le courroux d’Hotaru ayant rapidement pris le dessus, la demoiselle se retrouva enveloppée par un étrange courant électrique d’une intensité sans égale. Celui-ci n’était pas la manifestation de son élément raiton, mais plutôt de sa colère. Qui dégageait clairement une aura meurtrière, qui aurait pu asphyxier n’importe quel être faible, tellement l’accentuation était puissante. Makkura, lui ne semblait guère être oppressé par une telle aura sanglante. Après tout, il avait l’habitude de la ressentir, depuis le temps qu’il la connaissait, que cela ne pouvait pas l’atteindre.

Sous cette lune éblouissante, Hotaru arborait toujours son visage furibond, attendant la réponse de Makkura, concernant la raison qui le poussait ainsi à débiter des stupidités et à vouloir s’enfoncer dans la noirceur incertaine rien que pour elle. Le jeune homme fixa un petit moment sa partenaire, puis finit par prendre une grande bouffée d’air. Alors qu’elle ne s’y attendait absolument pas, elle le vit briser l’intervalle qui les séparait. Il alla se placer à quelques centimètres de son visage, plongeant ainsi ses prunelles écarlates, dans les prunelles violettes d’Hotaru. Les centimètres étaient plus que déraisonnables pour la belle Hotaru. Mais étrangement elle ne recula pas, elle écarquilla simplement ses yeux lorsqu’il s’approcha, puis le fixa. La couleur rouge, qu’avaient ses yeux, était plus que fascinante. Celle-ci ne manquait pas de luire dans cette pénombre. C’était une couleur qui fascinait beaucoup Hotaru. Elle lui rappelait des moments rayonnants et la rendait presque douce.

Une étrange sensation envahit Hotaru, lorsqu’elle se laissa happée par la couleur des yeux de Makkura. A cet instant, elle eut envie de poser sa main sur sa joue, pour se laisser encore plus ensorcelée par cette couleur vermeille. Elle n’eut en aucun cas le temps d’accomplir, la pensée qui traversa son esprit. Makkura lui attrapa le dessous de son menton, Hotaru resta inerte lorsqu’il fit ceci. Elle se sentait si pitoyable à ce moment et surtout, elle n’avait qu’une envie, s’enfuir, pour qu’il ne voie pas qu’elle était fascinée par son regard. Cette faiblesse, qu’elle ressentait face à ses yeux écarlates, elle la détestait. Alors qu’elle pensait que jamais plus, elle ne succomberait à des futilités, elle se surprit à vouloir que cet instant ne se termine jamais et qu’il la laisse aller se noyer dans ses yeux.

« Et d’abord pourquoi pas ma chère ? Le rôle d’un moine est d’accompagner les gens dans leurs déboires et leurs détresses. Je ne suis ni un dieu ni un saint et de ce fait je peux damner mon âme, la vendre à Enma pour sauver la tienne, oui car c’est comme ça que je conçois mon nindô à présent. Sauver une âme en échange de la mienne. Me damner pour l’éternité et me priver du Nirvana pour une personne. »

Un sourire vint s’afficher sur le visage de Makkura. Hotaru en le regardant, secoua vivement sa tête et son humeur agressive revint à nouveau. Du moins, elle arbora un visage sans expression. Mais franchement, qu’est-ce qu’il pouvait bien trouver de bien en Hotaru, pour aller jusqu’à vouloir vendre son âme au diable, pour secourir la sienne ? Etait-il vraiment fou ?

« Maintenant, je sais que tu vas m’en vouloir et me haïr mais, ce n’est pas grave car un jour tu me diras tout et tu t’ouvriras. Vois-tu tu te complais dans la solitude car tu as peur. Tu es lâche ma petite Hotaru et tu cries au-secours, tu cries « j’ai besoin de quelqu’un » même si tu refuses de l’avouer.

L’aura meurtrière d’Hotaru revint, lorsqu’elle entendit le mot « lâche » sortir de la bouche de Makkura. Celui-ci s’adressait à elle et rien que pour ça, elle eut envie de le tuer sur place. Elle baissa légèrement son regard, lorsque Makkura fit un bond sur le côté. Alors qu’Hotaru serrait à nouveau son poing de colère, elle entendit les sifflements de sa vipère. Pour une fois, celle-ci n’avait pas participé à la conversation. Elle s’était plongée dans ses pensées lointaines, repensant à leur discussion avec Orochimaru et à comment, elle pourrait désormais faire, pour que la force d’Hotaru s’accroisse encore plus. Mais lorsqu’elle vit Hotaru sortir doucement son tantô de la manche de son kimono, elle se fit entendre. Viper alla s’enrouler autour du bras d’Hotaru, puis la regarda dans les yeux, en faisant un mouvement d’agitation avec le haut de sa tête. Faisant ainsi comprendre à la jeune demoiselle, qu’elle ne devait pas tuer son compagnon, même si elle en avait envie. Viper venait de sauver Makkura d’une mort certaine, sans que celui-ci ne le sache.

« Belle nuit n’est-ce pas, mes chères demoiselles. »
*En effet, c’est une très belle nuit qu’on a là. Il ne manquerait plus des lucioles viennent nous illuminer, n’est-ce pas Hebi Hime ?...*

Le regard ténébreux d’Hotaru devint plus léger, après la question de sa vipère. Un vent glacial passa à nouveau et caressa le visage de la jeune femme. Il fit virevolter ses cheveux, la lune étincelante quant à elle, faisait luire la couleur violette des yeux d’Hotaru. Ce vent frais, ainsi que ce ciel étoilé rappela bien des souvenirs rayonnants à la demoiselle, qui rangea finalement son tantôt. Elle soupira de lassitude, puis regarda les étoiles, laissant un long silence s’installer. Au bout de quelques minutes, des lucioles sorties de nulle part, vinrent illuminer les environs. Hotaru tendit sa main, elle la posa à plat et là, étrangement des lucioles vinrent se poser dessus. Pour la première fois depuis bien longtemps, Hotaru arbora un visage moins placide qu’avant. Elle ne souriait pas, mais on pouvait lire de la sérénité dans son regard. En fixant ses lucioles, Hotaru porta son attention sur Makkura. Elle expira fortement, puis délia ses lèvres pour briser le silence.

« Ouvre bien tes oreilles Uchiha Makkura, parce que je ne me répéterais pas ! La seule personne qui ait le droit de t’ôter la vie dans ce monde, c’est moi et personne d’autre. Même si je n’ai aucune once de sentiment à ton égard et que tu m’énerves plus qu’autre chose, sache que je ne te pardonnerais jamais si tu venais à mourir de la main de quelqu’un d’autre ! »

Les mots d’Hotaru se mirent à raisonner, dans la profondeur de la nuit. Elle s’était à son tour placée à quelques centimètres de Makkura, plongea ses prunelles violettes dans celles du jeune homme, qui avaient repris leur couleur naturelle. C’était bien la première fois qu’elle lui disait de gentilles paroles, même s’il faut avouer que celles-ci ressemblaient plus à une menace au vue de l’expression de son visage. Ne sachant pas comment exprimer ses sentiments, surtout devant cet énergumène, qui l’agaçait, elle agissait toujours ainsi.

« Et une dernière chose, ne t’avise plus jamais de me traiter de lâche, si tu tiens à vivre assez longtemps pour prouver ta valeur en tant que shinobi. », lança-t-elle en dernier, en laissant dessiner à ses lèvres un sourire macabre, avant de s’adosser contre l’arbre derrière elle, pour se mettre à regarder les étoiles.

Les choses ou personnes qui lui étaient chères, plus elle s’en approchait, plus il y’avaient de gros risques, qu’elle les voie disparaître. Telle était la malédiction qui suivait Hotaru. Cela, elle ne le savait que trop bien et depuis longtemps déjà. Vu le nombre de proches qu’elle avait perdu. La seule chose, qui avait su garder une place importante dans son existence, durant toutes ces années et qui était encore là, n’était autre que sa confidente et amie Viper. Elle était bien la seule, qui était aimée d’Hotaru et qui l’avait accompagnée durant tout ce temps. Même son ami d’enfance, qui l’aimait plus que tout, elle n’avait pas su le garder. Quelques années auparavant, Hotaru avait du mettre fin à la vie de ce dernier. Ayant été confrontée à un terrible dilemme. Elle devait choisir entre son devoir de kunoichi et son ami. Elle n’avait pas hésité à le tuer, de ses propres mains, choisissant de ce fait d’honorer son devoir de kunoichi. Bien sûr, elle l’avait regretté les mois suivants, mais rapidement, elle était arrivée à surmonter cela, avec l’aide de sa famille adoptive. Depuis ce jour, elle ferma son cœur à n’importe quel attachement, pour éviter de souffrir à nouveau. Mais là, elle ne savait pas pourquoi, elle sortit une phrase, qui ne lui ressemblait pourtant pas à Makkura.

Dans quoi venait-elle de s’engager en lui promettant qu’elle serait son bourreau ? Hotaru n’en avait aucune idée. Sachant pertinemment, qu’elle avait déjà été l’exécutrice d’un être qui lui était cher, ses paroles avaient franchi le seuil de sa bouche toutes seules. Elle n’avait même pas non plus réfléchi aux conséquences que pouvaient avoir ses paroles et encore de ce que celles-ci pouvaient provoquer en Makkura. L’apparition soudaine de lucioles, avait été le déclencheur de la situation délicate qui s’était déroulée ensuite. Après qu’elle ait déclaré sa phrase avec une détermination sans pareille, Hotaru s’éloigna et alla s’adosser contre un arbre pour se mettre à regarder les étoiles. Elles ne cessaient de briller encore et toujours. Contribuant chacune avec sa propre lumière. Hotaru passa délicatement sa main pour caresser sa vipère, qui était revenue s’enrouler autour de son cou. Les deux amies se tenaient ainsi bien au chaud, se réchauffant toujours l’une et l’autre de cette façon. Car étant toutes deux plus proches des serpents, elles étaient constamment froides. Ce qui n’expliquait néanmoins pas la froideur d’Hotaru à l’égard de ses compagnons. Celle-ci venait d’autre chose.

Ne pensant à cet instant à rien, Hotaru finit par se tourner vers Makkura. Ce dernier se mit à lui sourire. Il tenait entre ses mains un kunai. Que comptait-il faire avec celui-ci ? Hotaru ne le savait pas, mais certainement que sa question ne resterait pas longtemps sans réponse. Elle trouva rapidement une réponse. Makkura se dirigea vers elle, d’un pas résigné. Lorsqu’il fut à sa hauteur, il tendit sa main vers elle et se blessa intentionnellement. Hotaru, qui ne l’avait pas quitté des yeux, était restée sans voix face à cet agissement. Pourtant tant d’agissements futiles ? Se demanda-t-elle. Du sang se mit soudainement à couler à l’endroit où le jeune homme s’était blessé. La vue et l’odeur de sang, n’étaient pas pour déplaire Hotaru, qui n’hésitait parfois pas à torturer ses victimes jusqu’au sang, avant de les éliminer.

« Tu dis de drôle de chose Hotaru mais, en seras-tu capable, seras-tu capable de mettre fin à mes jours si tu le dois pour x raisons ? Que ce soit une perte de contrôle totale de mon démon ou un combat haineux ? Si tu t’en sens capable alors prends mon sang en guise d’acompte et jure moi que tu seras celle qui mettra fin à mes jours. Jure-moi que personne ne me touchera sauf toi et je te jurerais que personne n’aura d’emprise sur toi, que personne ne fera de toi son jouet ou son instrument. Jure le moi et je considérerais que je t’appartiendrais. »


De quoi s’agissait-il ? D’une déclaration ?...Avait-elle bien entendu ? Makkura la défiait d’arriver à mettre fin à ses jours ? Et il voulait qu’elle prenne son sang comme acompte et qu’elle lui jure que personne d’autre ne le toucherait en dehors d’elle ? Hotaru écarquilla ses prunelles, surprise par ce qu’elle venait d’entendre. Elle décortiqua difficilement les paroles de Makkura, qui raisonnèrent dans son esprit. Se disant que décidément les êtres humains, étaient des êtres très fascinants, mais fortement vains, Hotaru laissa dessiner un sourire des plus machiavéliques à ses lèvres. Offrir ainsi sa vie à la seule femme, qui ne ressentait qu’animosité à son encontre. A quoi pouvait bien assimiler Makkura, aux paroles de la jeune femme ? Voyant le sourire assez intriguant d’Hotaru en fixant Makkura, Viper, délia son emprise et quitta le cou de son amie. Hotaru baissa son visage, cherchant bien ce qu’elle pouvait dire ou faire à ce jeune homme très impertinent, qui s’offrait à elle de cette façon. Lorsqu’elle reporta son attention sur lui, il se recula et saisit son bâton, pour ensuite se mettre à fixer Hotaru. Son regard dégageait une intensité qu’Hotaru connaissait bien, il la défiait avec celui-ci.

« Maintenant deuxième chose, montre-moi que tu m’arrêtais et me vaincrais, montre que je me suis trompé et que tu n’es pas une….lâche. », rajouta-t-il avec une voix remplie de douceur.

Makkura pénétrait dangereusement dans le domaine très clos d’Hotaru et cela, la demoiselle ne l’appréciait pas vraiment. Le tuer, pour exaucer son souhait, elle était prête à le faire. Elle ne savait pas pourquoi, pour l’instant. Car à dire vrai, elle s’était résignée à le faire uniquement parce que Makkura l’irritait et rien d’autre. Mais ce que lui, attendait d’elle, à ses yeux, cela semblait être autre chose, qui allait au-delà de ce qu’elle pouvait lui offrir.

« Encore à me traiter de lâche ? Tu ne tiens décidément pas à cette pitoyable vie qui est la tienne. D’abord tu veux étreindre les ténèbres pour moi, ensuite tu es prêt à vendre ton âme au diable, pour sauver la mienne…et pour couronner le tout, tu me proposes de faire un serment de sang. Makkura Uchiha, tu es vraiment, vraiment un incorrigible abruti… »

Après ses mots, Hotaru se redressa de sa position. Elle prit une grande bouffée d’air, puis attrapa la main de Makkura, le tirant brusquement vers elle. Elle approcha ensuite son visage du sien. A présent, l’intervalle entre eux, devait être d’un micro-centimètre, une personne étrangère, aurait certainement pensé qu’ils étaient entrain de s’embrasser. Brisant encore plus leur proximité, Hotaru posa sa tête au creux du cou de Makkura.

« Je te promets…que je n’hésiterais pas à t’ôter la vie, si jamais tu venais à perdre le contrôle de toi-même… », lui susurra-t-elle au creux de l’oreille, d’une voix mielleuse.

Hotaru dégagea ensuite sa tête du cou de Makkura et approcha sa bouche de sa blessure. Elle commença en premier lieu à la lécher, avant de refermer ses lèvres afin d’ingurgiter le sang de Makkura, qui allait être acompte ainsi qu’une promesse. Le sang de Makkura avait un goût assez particulier, Hotaru n’avait pas vraiment l’habitude d’ingurgiter ainsi du sang, mais elle aima la sensation de celui-ci lorsqu’il descendit le long de sa gorge. Ce qu’elle préférait, c’était plus torturer au tantô son adversaire. Il lui arrivait parfois de lécher son tantô couvert de sang, mais jamais cela ne l’avait rendue aussi enjouée, qu’à cet instant. Après qu’elle ait montré à Makkura, qu’elle tiendrait parole, elle sentit un frisson l’empoigner. Elle se dégagea rapidement de lui et le repoussa violemment. Elle avait désormais peur, de ce qu’elle venait de faire. Cette promesse, qu’elle venait de faire, allait désormais la lier à lui et cela pour le reste de son existence.

« Qu’est-ce...que je viens...de faire ? », se demanda-t-elle, en arborant un visage horrifié. Ses lèvres se retrouvèrent, imprégnées du sang de Makkura.

La promesse que venait de faire Hotaru à Makkura, lui noua le ventre par la suite. Pourquoi l’avait-elle fait, alors qu’elle n’avait aucun sentiment quelconque envers lui ? Elle n’en savait toujours rien. Elle qui avait décidé de rester prisonnière de son antre mélancolique à tout jamais. Elle venait de rompre sa promesse qu’elle s’était faite il y’a très longtemps, sans y avoir pris le temps de réfléchir aux conséquences que cela allait engendrer. Pour quelqu’un, qui n’avait pas réussi à tenir sa résolution, allait-elle arriver à tenir une promesse scellée par le sang ? Hotaru n’en était plus certaine. En premier lieu, elle avait voulu l’envoyer balader, l’engueuler, comme elle le faisait toujours…Mais étrangement, elle ne le fit pas. L’instant qu’elle venait de passer avec son compagnon avait réussi à réduire sans contexte les voiles, qu’elle avait dressé entre elle et son entourage. Brisant ainsi ce mur, où elle s’était enfermée depuis tant d’années. Il était la deuxième personne, qui réussissait à briser son mur de détermination, ainsi que la deuxième personne, qui réussissait à la fasciner ainsi. Mais contrairement à la première personne, Makkura ne la fascina pas, dans un sens très profond. Il la fascina par ses dires. Cela, était-ce un signe du destin, qui voulait qu’elle prenne une autre voie que celle qu’elle avait choisi ? Sans aucun doute. Le destin étant quelque chose de très capricieux, ses agissements n’étaient jamais prévisibles.

Mais Hotaru allait-elle s’y tenir à ce « changement » en elle, qui allait être semblable à une liberté amoindrie ?...La jeune femme eut peur de l’engagement dans laquelle, elle venait de se lancer. Même si celle-ci l’engageait à juste avoir le courage d’éliminer un jour Makkura, ça lui faisait peur quand même. Non pas, qu’elle n’en serait pas capable, loin de-là. C’était tout autre chose. Elle allait devoir sans aucun doute voguer de façon restreinte et se laisser condamnée dans un lien qu’elle ne souhaitait guère avoir. Ayant versé des larmes amères, qui ont laissé à sa vie un goût de tristesse, suite à des promesses rompues, elle ne voulait revivre cela. Plus jamais. S’étant laissé empoigner par les ténèbres sans nom, elle en émergea, lorsqu’elle vit une main tendue vers elle. Elle redressa tout doucement son regard, pour fixer Makkura, qui la regardait dans les yeux :

« Vous êtes pleine de surprise damoiselle. En dédommagement de la promesse que tu as accepté de me faire, voici le collier du Tsunami, un pendentif que j’ai reçu d’un moine il y a des années. Accepte-le. »

Hotaru sentit un frisson parcourir son corps. Cette histoire de promesse allait la transporter dans un lieu, qu’elle n’appréciait guère. Un lieu, où elle devrait être proche de Makkura. Elle écarquilla ses prunelles, son attitude épouvantée, s’accentua lorsqu’elle revit à nouveau le jeune homme activé son sharingan. Avait-il décidé de la rendre cinglée ce soir-là ? Sans aucun doute. La demoiselle, détourna son regard de Makkura. Cherchant ainsi à retrouver sa lucidité, pour écourter cet instant, qui n’avait fait que trop duré à son goût. Elle avait décidé de ne plus se laisser trompée par le sharingan initial. Peut-être qu’elle n’aurait pas pu tenir face aux autres activations. La première phase, n’ayant aucun ajout d’effet illusoire, n’eut aucun effet quelconque sur sa personne. Son côté serpent redoutable, s’étant rapidement imposé. Après son bref détournement, Hotaru porta son attention sur l’objet que tenait Makkura à sa main. Il s’agissait d’un collier.

Aux dires du jeune homme, Hotaru sut que celui-ci comptait beaucoup à ses yeux. Pourquoi se séparait-il d’un objet si important ? Et pourquoi le donnait-il à elle et pas à quelqu’un d’autre ? Hotaru n’eut pas le temps, de poser la question à Makkura : du pourquoi cette folie si soudaine, à lui donner un objet précieux ? Makkura déposa le collier dans la main d’Hotaru. Lorsque celui-ci fit entre ses mains, Hotaru serra un peu son poing. Pourquoi avait-il prit si vite confiance en elle ? Pourquoi se rapprochait-il d’elle de la sorte ? Alors qu’au fond, elle était un être, incapable de montrer quelconque attachement joyeux ? Avait-il réussi à se plonger dans son intérieur, pour se rendre compte, qu’elle avait un fond de douceur, qu’elle laissait exploser en violence ? Hotaru sentit son cœur battre à une allure impressionnante. Elle ne savait pas si elle devait être heureuse à cet instant, ou si elle devait pleurer. Sa colère, si intense, commença à se s’affaiblir. Et là, elle vit Makkura étirer sa bouche, pour placarder à son visage un sourire. Etait-il finalement sa rédemption ? Nul doute, en voyant un tel sourire, elle ne pouvait que penser cela.

Le sourire de Makkura fut rapidement suivi d’une once de mélancolie. Hotaru se demanda ce que cela pouvait signifier. Toutefois, elle ne lui posa pas la question. Elle avait fait une promesse, elle allait s’y tenir, du moins, elle allait essayer. Mais malgré cela, ce n’est pas pour autant qu’elle comptait s’acoquiner avec lui, ou même s’intéresser à sa vie. Oh non ! Côté cœur, elle avait d’autres occupations. Après qu’il ait ramassé son bâton, qui était au sol, Makkura s’allongea sur l’herbe et se mit à regarder le ciel. Il ne se gênait décidément pas, se dit Hotaru, en affichant un visage assez impassible. S’il voulait finir sa soirée là, tant pis, du moment, qu’il ne tenterait pas de briser leur proximité par une action grossière, tout irait bien. Hotaru lâcha un soupir de lassitude, en regardant le ciel étoilé. Soudainement, elle entendit Makkura chanter.

« Brille brille petite étoile, frôle la terre en caressant ta Mère, en chevauchant ton Frère et défiant ton Père, tu regardes en toi et sourit à la vie et la lumière te berçant de son oisiveté entrainante….Souffle Souffle tornade et enlise les maux du monde d’en calme absolue…Brille brille petite étoile….Brille brille que tu sois blanche ou noire. »

Elle vit par la suite, une larme venir couler le long de la joue du jeune homme. Sans doute cette chanson était aussi quelque chose d’important de son passé. Hotaru le trouva bien pitoyable à ce moment, mais en même temps si délicat. Des évènements de son passé, la rendaient mélancolique aussi, mais elle n’allait jamais jusqu’à pleurer. Les larmes qu’elle versait très souvent, lorsqu’elle se retrouvait chez elle, ne franchissaient jamais le seuil de ses prunelles. Sans doute, parce qu’elle n’était pas assez chagrinée, pour que cela se produise. Ou était-elle un être sans cœur ? Allez savoir. Hotaru voulait dire une phrase à Makkura, mais elle se retint. Celui-ci la regarda et afficha un grand sourire à son visage. La demoiselle se rendit compte, qu’elle s’était inquiétée pour rien à son sujet.

« Alors Princesse y a-t-il des choses que tu veux me dire maintenant ? On fait quoi maintenant ? »
« Qu'est-ce que j'aurais à dire à un abruti ? »

Hotaru était interloquée par les dires de Makkura. C’était certes une question des plus simples, mais elle énerva quand même la jeune femme.

« La folie est vraiment contagieuse…J’ai la nette impression que je vais finir par devenir aussi abrutie que toi, si je continue à te côtoyer. Ecoute fais ce que tu veux, pour ma part je vais rester un peu ici…Ce n’est pas tous les jours, que je peux voir le ciel étoilé luire de mille éclats. Je trouve qu’il est particulièrement brillant ce soir… »

Après sa phrase, Hotaru arbora un visage des plus sereins. C’était le premier visage calme qu’elle affichait, depuis le temps qu’elle connaissait Makkura. Une atmosphère des plus surprenantes s’installa. La lueur de la lune donnait un merveilleux reflet aux yeux d’Hotaru, ces derniers luisaient de toute leur splendeur. Le ciel étoilé, étincelait merveilleusement. On aurait dit que les étoiles suivaient une mélodie. Aux yeux d’Hotaru, elles dansaient au gré de cette étrange mélodie, qui commença à raisonner dans son intérieur. Au même moment, un vent assez froid passa par là. Celui-ci fit virevolter ses cheveux dans tous les sens. Sa chevelure cacha, son visage éblouissant. Elle passa délicatement sa main dans ses cheveux, pour les remettre en place. Cette sensation d’apaisement, lui donna envie de rester en ces lieux, jusqu’au lever du jour. Elle ne voulait pas rentrer. Se disant de toute façon, que personne ne l’attendait.

« J’aimerais tellement devenir une étoile moi aussi, pour pouvoir briller pour quelqu’un. N’aimerais-tu pas aussi pouvoir briller pour quelqu’un, Makkura ? », demanda-t-elle en tournant son visage étincelant vers lui.