Nous sommes en plein milieu de semaine, le soleil est à zénith à l’heure où le vent se fait de plus en plus rare dans ce décor désertique. Le village est dans mon dos, la pleine rase et sans vie me fait face et entre deux, il y a le corridor d’entrée infranchissable du village caché du sable. Un immense gradin de pierre donnant sur le spectacle le plus mortellement ennuyeux du monde : une grande étendue de dunes mornes qui de temps à autre voient s’envoler un peu de leur sable sous l’effet du vent, le soleil hardant en pleine face le matin.

Car il y a un devoir auquel chaque ninja de Suna se doit de remplir à tour de rôle quasiment pour le reste de sa vie, et ce devoir c’est de garder le corridor de Suna. C’est la seule entrée, la seule faille dans l’enceinte du village et donc la seule faiblesse dans la défense infranchissable de ce village. Voilà pourquoi cette entrée constamment gardée par jamais moins de 50 juunins de Suna. Oui de puissants jônins qui passent leur temps à regarder l’horizon à la recherche d’une présence suspecte. Enfin normalement les cinquantes ninjas sont des juunins, car là ce n’est pas le cas de tous.

En effet le village est en conflit et certain d’entre eux ont étaient réquisitionnés pour défendre l’honneur du village dans certaines zones de conflits. Et du coup pour combler les places laissées vacantes, des genins et des chuunins dans le gradin en grande quantité pour conserver la même puissance défensive. Et moi, Tomoharu Sansyo faisait parti de ses Genins placé jusqu’à nouvel ordre dans ce couloir de gai géant. Sauf que là je trouvais moyen de vouloir déshonorer mon clan en essayant de faire de la désobéissance civil.

Je déteste ce poste où l’on s’ennuie mortellement en guettant quelque chose qui ne viendra pas tant que l’on sera là ! J’aurais donné n’importe quoi pour pouvoir être envoyé en mission loin de ce mûr de là honte qui signifie aux autres villages ninjas que nous avons une faiblesse à exploiter. Je décidais donc de me balader dans les allais de la structure à la recherche de têtes connues, sans être sûr d’en trouver au moins une. Et dans ce bâtiment militaire à ciel ouvert on se croirait dans un tranché de guerre lors d’une guerre qui s’enlise.

Certain s’endorment sur leurs armes dans des positions approximatives, d’autres sont comme moi et piétinent en attendant l’affrontement qui ne vient pas. D’autres encores ont trouvé un passe temps qui occupent leur attention à 100%, au point où un kunai pourrait les frapper de plein fouet qu’ils ne sauraient pas d’où il venait. Et puis de temps en temps on voit les chefs de colonne essayer de ramener leurs hommes à leur mission d’observation, où se réunir entre eux pour croisé les informations sur un mouvement suspect dans le sable qui n’est probablement rien mais qui les occupe quand même. Bref l’enfermement et l’ennuie les rend tous fou, un peu comme moi.

Je pensais rester retourner au coin que j’avais emménagé pour mon confort et réobserver l’horizon avec ennuie quand tout à coup…

La sortie de l'hôpital ne fut pas trop désagréable pour la jeune fille aux cheveux argenté. Elle ne savait si elle se sentait bien ou non au vu du nombre incroyable de sentiments qu'elle pouvait concevoir à l'instant où ses pieds passèrent la porte d'entrée. Comment expliquer tout ce que l'on peut ressentir en même temps dans une même fraction de seconde? Difficile n'est-ce pas? Il y eut d'abord la lumière qui l'assaillit quelques secondes avant que l'air aride mais rassurant du désert ne vienne à elle. Puis, cette chaleur incomparable à aucune autre. Une chaleur qui peut être aussi dangereuse que rassurante. Cependant, la jeune fille ne pensa qu'à cette stupide marque dans son cou qui lui était source de beaucoup trop de tourments. Oui, elle était tellement paniquée par le fait que l'on veuille découvrir à quoi elle peut bien servir qu'elle portait cet étrange masque qui ,tout en cachant cette mystérieuse marque, cachait la moitié de son visage. En effet, nombre de gens seraient plus curieux de savoir ce qui se trouve sur le visage et non à l'arrière.

C'est ainsi qu'elle se souvint d'une petite mission de routine par laquelle tout le monde est censé passer dans ce village ninja dans lequel elle venait tout juste d'adhérer. Bien sûr, rien de bien extravagant pour une convalescente comme elle mais cela reste tout de même quelque chose de sérieux, qui lui prouve qu'elle peut quand même se rendre utile malgré le manque de confiance que l'on pourrait clairement lui attribuer.
Par la suite, elle se souvint également de ce qu'elle avait à oublier et ce qu'elle avait à se rappeler. Oublier, bien que cela semble difficile, reste possible. Quand à se rappeler... c'est d'une autre paire de manches. Bien sûr, elle devait trouver un sujet de pensée qui pourrait permettre à celui qu'elle veut oublier de disparaître... puis, elle se souvint d'un goût ou plutôt d'une odeur qu'elle adorait. Quelque chose de légèrement épicé et le tout dégageant une fumée douce et relaxante. Certes, ce n'est pas bon pour la santé mais...quitte à mourir un jour, rien ne change en fin d'histoire. C'est ainsi que la jeune fille du nom de Hanamaru demanda une de ces sucettes de la mort nommée plus couramment ''cigarette''. Non, la personne ne lui demanda pas son âge et heureusement.

Comment? Vous me demandez quand a-t-elle eu l'occasion de fumer alors qu'elle n'a que seize ans à peine? Et bien, cette vie qu'elle a eu dans le camp d'entraînement lui a permis d'être le cobaye de bien des expériences. Cependant, il y a eu deux ou trois personnes qui ne voulaient pas causer à des personnes qui risquaient de révéler leurs petits secrets. Bien que dans son cas, ce n'était pas vraiment un secret mais rien n'empêchait au fait que c'était interdit. C'était dans le genre de journée où on veut se laisser tomber à terre et désirer ne plus pouvoir se relever pour que les ninjas vous achèvent tout de suite plutôt que de continuer à subir leurs caprices. Elle avait environ dix ans quand une kunoïchi de l'age qu'elle a actuellement l'avait entraînée à l'extérieur du campement...pour fumer. Normalement, c'était interdit mais la tête de mule que cette jeune fille était la força à en goûter elle aussi. Le tabac qui était entré dans ses poumons était d'une qualité médiocre mais elle apprécia tout de suite cette sensation de brouillard dans les poumons. Le kunoïchi fut même étonnée qu'elle ne s'étouffe pas à sa première aspiration comme n'importe quelle débutante. Oui, depuis ce jour, elle aimait le tabac bien qu'elle n'en avait goûté qu'une seule et unique fois.

C'est alors qu'elle était perdue dans ces pensées que Hanamaru arriva dans cette énorme allée entre les rochers qui caractérise cette faille constamment surveillée qu'est l'entrée du village caché du sable. En effet, elle aurait imaginé que ce serait moins imposant mais c'était maintenant bel et bien devant ses yeux. D'un bond, elle arriva au pied de ces tout aussi immenses gradins qui ornaient les moitiés de falaise. Elle vit donc une place entre deux ninjas et s'y installa tout simplement.
Cependant, ce fut au moment où elle se posa sur cet espèce de banc improvisé taillé dans la roche jaunâtre qu'elle constata qu'elle n'avait aucun moyen d'allumer la cigarette qu'elle avait demandé à ce passant (probablement civil). C'est justement à cet instant précis que quelqu'un passa devant elle, lui cachant le soleil. Elle qui n'avait pas l'habitude de demander quelque chose ou même d'entamer une conversation, voilà qu'elle y était contrainte. Hanamaru se releva donc et vint tapoter l'épaule de celle qui se révéla être une kunoïchi qui s'ennuyait comme la majorité des personnes présentes sur ces gradins.

'' S'cuse moi. T'aurais pas du feu par hasard? ''

Elle lui montra la cigarette qu'elle tenait au bout de ses doigts pour lui montrer la raison de sa demande le tout en espérant que la réponse serait positive.

And?