Comme toujours depuis le départ, Sora avait encore une fois été très respectueuse en me laissant parler, mais j’avais salement trahi la confiance qu’elle avait certainement pu me céder en m’effondrant comme une enfant. Elle qui me trouvait soit disant forte, elle venait de voir et d’apprendre que ce n’était pas du tout le cas, je suis lâche et faible, rien de plus en réalité. Quand on est capable de n’aider personne et que l’on abandonne les personnes qui comptent sur nous, on ne vaut rien, pas plus qu’une vieille bouse de vache périmé. Je suis tellement désolé Sora de t’avoir donné de faux espoir quand à ce que je suis réellement... Au moins maintenant elle savait, elle pouvait elle aussi me juger comme les trois quarts si ce n’est plus, des habitants de ce village, cela m’importait peu au fond, je ne veux juste pas qu’elle se rattache à une idée de moi qui est complètement fausse, c’est une chouette fille, elle doit continuer à être heureuse et éviter de s’entourer de personnes comme moi. Elle a besoin de quelqu’un qui pourra l’aider, l’épauler, qui serait prête à la défendre au prix de sa vie, pas que je ne le veuille pas, loin de là, mais je suis beaucoup trop faible pour cela malheureusement. Mais, sans même que je ne puisse rien voir arriver, je ressentis son étreinte autour de moi, qu’est ce que ? Pourquoi ? Pourquoi fait-elle ça ? Je ne mérite pas une quelconque attention, je n’ai pas été à la hauteur de ses attentes alors pourquoi ? Et c’est à ce moment là qu’elle prit la parole. Je l’avais écouté attentivement, buvant chacune de ses paroles et pourtant non, cela ne me rassurait en rien, au fond je le savais, peut-être le pensait elle, mais pour moi c’était erroné, rien de plus.

« Merci Sora, mais je ne crois pas que cela soit réel au fond. Être heureuse, le bonheur, tout ces mots ont commencé à perdre leurs sens il y a bien longtemps et ont disparu définitivement alors que je laissais mère mourir sans même être à ses côtés. Toutes les erreurs du passé sont en réalités de ma faute et cela rien ne pourras jamais les changer, j’ai été lâche, je n’ai rien fait pour les aider, ne te fais pas de faux espoir sur mon compte. Je suis désolé Sora-chan. Je ne t’ai pas dévoilé ça sous prétexte que je sois forte ou non... je ne pouvais seulement pas te laisser penser des choses fausses, pardonnes-moi... »

Comment pouvait-elle parler de moi en utilisant le terme d’amie ? Je ne mériterais jamais l’amitié de Sora en tout cas pas tant que je n’aurais pas changé les choses. Je dois devenir forte, je dois m’entrainer dur, mais sans père ni mère, je n’y arrive pas, je n’y parviens plus. Par ma faiblesse j’ai perdu mes modèles, par ma faiblesse j’ai perdus mes entraineurs, par cette même faiblesse je n’ai plus ma famille. Ils n’ont pas mérité cela, peut-être est-ce moi qui aurait dû quitter ce monde à leurs place, ils méritaient de vivre, ils avaient tant de chose à faire encore, tant de choses à découvrir, je suis tellement désolé...