L’examen chûnin était finalement terminé, j’avais saisis les mains de Yuusei afin de lui demander ce qu’il avait, mais rien. L’homme qui le tenait actuellement m’indiqua qu’il l’emmenait aussitôt à l’infirmerie, je le suivais des yeux sans bouger, est-ce moi qui ai fait ça ? Je m’écroulais à genou et désactivais le Byakugan, mais qu’ai-je fait ? Comment ai-je pu faire cela ? Non, ça ne peut pas être moi qui est fait cela, jamais je n’aurais pu le pousser suffisamment loin pour qu’il ne craque, c’est impossible, il est bien plus fort que moi, impossible, il doit forcément y avoir une autre explication, c’est sur, ça ne peut pas être autre chose que ça après tout ! Oui c’est ça, j’en suis sure, je n’avais clairement pas la force nécessaire pour cela, je ne peux pas être en cause dans cette histoire. Les yeux fermer, je fini par me relever enfin et prendre la direction de la sortie, il était temps pour moi de regagner ma place le temps que Yuusei aille mieux, je dois le voir, je dois lui parler, on a encore tant de chose à partager, je ne peux pas le laisser partir comme ça, pas déjà ! Alors que je rentrais dans le long couloir par lequel j’étais arrivé en titubant légèrement, je fini par m’adosser au mur et me laisser tomber au sol, fermant les yeux, posant mon arme sur mes jambes, finalement les attaques de Yuusei n’étaient peut-être pas aussi simpliste que ce à quoi je m’étais attendu, qu’elle conne. Alors que je soufflais en me tenant le bras gauche qui me faisait pas mal souffrir au final, c’est une voix qui vint me sortir de mon abandon.

« Kanna... Yuusei a été soigné c’est bon, il a réclamé à te voir. Par contre il n’est pas encore complètement rétabli, il lui faudra encore un peu de temps... »

Je rouvris les yeux et levais la tête, c’étais lui, le père de Yuusei. J’accrochais Tessaiga à ma ceinture et me relevais en grimaçant légèrement, des blessures superficielles bien que douloureuse, il était hors de question que je perde mon temps à aller me faire soigner, je me devais d’être à ses côtés, je ne le laisserais pas partir deux fois, je ne l’abandonnerais pas encore une fois, il en est hors de question ! J’emboitais donc le pas au père de Yuusei, le côté droit pas mal amoché et le visage légèrement touché, rien de grave, les médecins de Suna auront largement de quoi de me soigner et me rendre ma forme d’hantant, je le sais pertinemment. Marchant dans le couloir à une allure passablement ralentit, je le suivais, montant les marches les unes après les autres, lui aussi savait, il savait pertinemment que s’il m’avait proposé mon aide je l’aurais envoyé balader sans la moindre hésitation, il n’a pas oublié lui non plus. Alors que nous avancions à mon rythme, nous finissions par arriver devant une chambre, il frappait et entrait le premier, je soufflais, patientais et malgré que je boitais un peu, je relâchais mon bras faisant mine de ne pas avoir mal le moins du monde. Devant lui je dois paraitre forte, je ne peux pas me permettre de lui montrer mes souffrances peu importe leurs origine ! J’entrais à mon tour dans la pièce, il y avait pas mal de monde et un homme que je ne connaissais pas et que je n’avais jamais vu, qui n’avais pas même un seul trait de famille avec Yuusei, c’était ce drôle de rouquin, qui est-il ? Que vient-il faire ici ? Bref peu importe, il n’est pas important après tout.

Mon regard vint finalement se poser ailleurs, sur le lit du blessé, Yuusei. Mon cœur battait la chamade, c’était de pire en pire, je n’arrivais pas à l’empêcher de s’emporter, c’est comme-ci il voulait que je m’approche rapidement, voir même que je lui saute dessus comme une malpropre, mais mes yeux trompèrent mon cœur. Enfin non je ne sais pas trop comment je devais réellement définir ce que je voyais ou même ce que je ressentais. Devant moi, ce n’était pas le même Yuusei, c’était là le Yuusei passé, pas celui que j’ai affronté, pourquoi ? Comment tout cela est-il possible ? Un geste brusque de la jambe droite me fis légèrement grimacé de douleur, mais je me repris rapidement continuant donc mon avancer en direction du lit du blessé. Je le regardais, il était vraiment là ? Ici même devant moi ? Yuusei...

« Yuu ? Qu’est ce que... Pourquoi as-tu rajeuni ? Comment cela est possible ? »

Je m’approchais du lit et me mis à genou à ses côtés avant de lui prendre la main. Tout le monde étaient là c’est vrai, mais je n’en avais que faire, je ne voulais pas le laisser partir une seconde fois, je ne voulais pas l’abandonner lâchement cette fois encore, j’en ai bien trop souffert la première fois pour recommencer, je ne le souhaite guère !

En plus d’y avoir beaucoup de monde, il y avait une grande agitation ici. En entrant j’avais entendu Yuu râler un peu ce qui me rappelait brièvement de vieux souvenir qui était resté enfouis dans mon esprit. C’est assès étrange, mais tout ce qui concerne Yuu, je n’ai jamais réussi à l’oublier, tout mes souvenirs de lui sont si important que je n’ai fait que les garder bien soigneusement en moi. Au chevet de mon bien aimé se trouvait un rouquin que je ne calculais guère, la seule personne ici présente qui m’intéressais, c’était lui, Yuusei. Le type qui semblait plutôt être un abruti envoyait une petite phrase dénuée de sens et qui n’avait surtout pas lieu d’être, je ne le calculais donc pas, non pas que je ne le veuille pas, mais c’est surement un ami de Yuusei s’il est là et vu mon état, le frapper ne serait pas la meilleure des solutions. Sans même prendre le temps, Yuusei lui envoya un oreiller en pleine figure avant que le rouquin ne lui reproche de ne pas être aimable avec lui, il lui envoya à ce moment précis le second oreiller qui se trouvait sur son lit. Gentiment, le père de Yuu demanda à tout le monde de sortir et de nous laissez seul juste lui et moi, lui devait savoir ce qu’il se passait ici d’ailleurs. Je me tournais afin d’attraper le premier oreiller puis le deuxième, je serrais fortement les dents pour ne pas montrer le moindre signe de douleur, je dois être forte devant lui, je n’ai pas le moindre de montrer le moindre signe de faiblesse, je dois le mériter après tout. Je lui remis les oreillers sur le lit sans même lui en laisser le choix et lui saisit de nouveau la main, je ne sais pas pourquoi mais cela me rassurais amplement, je préférais que les choses se passe ainsi, je me sentais tellement plus à l’aise. Il détournait son regard du mien et me demanda simplement ce que je faisais ici, il a oublié ? Il n’a pas juste rajeuni ? Je lui lâchais la main et les plaçais sur mes genoux.

« Tu n’as pas pu oublier hein ?! Tout à l’heure, tu m’as dit que tu voulais que je te raconte tout ce qu’il c’est passé pendant ses dix-huit années, je suis donc venu pour cela ! »

Mes joues me chauffaient tellement que j’avais comme l’impression qu’elles allaient même fondre sur place, je devais certainement être aussi rouge qu’une tomate présentement d’ailleurs. Bon sang on a parlé de quelque chose tout à l’heure sur le terrain, il n’a pas pu oublier ? Je dois lui en faire part à nouveau ? Bon sang, je ne sais pas trop comment je dois penser par rapport à tout ce qu’il se passe ici, que dois-je faire, que dois-je dire ? Tout plein de choses étranges me tournait dans la tête, mais je devais d’abord en apprendre plus sur cette situation là, mais si je veux qu’il parle il semblerait que je doive me dévoiler une fois de plus...

« Yuu-kun... Je comprends que tu es cru que je joue la carte de la stratégie déplacé, je semblais tellement mal en point tout à l’heure... mais... rien de tout ce que j’ai pu dire n’étaient erronés. Tu sais, je... Tss tu n’es vraiment pas possible toi, tu n’as pas changé en fait hein ? Bon ben je vais recommencer, pendant dix-huit ans, j’ai pensé à toi plus qu’à moi, pendant dix-huit ans tu as hanté ma tête, je te voyais chaque nuit, je n’arrêtais pas de m’imaginer comment tu pourrais être le jour où je te reverrais. Je me suis entrainer uniquement pour toi, pour te retrouver, tout ce que j’ai voulu c’est atteindre enfin ce jour, ce jour où je pourrais enfin te dire ces quelques mots qui ont tant de sang pour moi et toi... tu me demandes pourquoi je suis là ? Bon sang Yuu, tu n’as pas écouté tout à l’heure ? Dix-huit ans que j’attends de retrouver celui que j’aime, dix-huit ans que j’attends celui qui m’a enlever le cœur et aujourd’hui tu espère peut-être que je vais te laisser repartir sans rien faire ? Non, je ne serais pas lâche une fois de plus, je te l’ai dis, même dans l’état le plus lamentable, je continuerais de me battre pour toi parce que je t’aime Yuu ! »

Des larmes commençaient à couler de mes yeux, trop de sentiments jaillissaient d’un seul coup, j’étais partagé entre la joie de le revoir, la tristesse d’avoir entendu sa réaction, cette émotion débordante qui me faisait parler, je ne pouvais pas sourire, je n’y arrivais plus, mais je crois que là c’est le coup de grâce. Je baissais la tête et serrait ma jambe gauche avec ma main gauche, tout cela pour rien hein ? Moi qui pensais avoir ne cerais-ce qu’une once de compassion, me suis-je complètement trompé ? Aurais-je attendu tout ce temps pour rien ? Me suis battu pour une cause perdue ? Ai-je souffert pour rien ? Peut-être qu’au final j’aurais mieux fait de rentrer directement à Suna, et ne pas passer par la case souvenirs. De quelques larmes j’étais simplement passé au sanglots, qu’est ce que je fou là en réalité alors ?

Dans le fond, il y a des choses qui ne pourront jamais changé. Le mauvais caractère de Yuu par exemple ou bien même mon eternel faiblesse, cela fait partit des choses de la vie qui n’ont pas de place dans le changement malheureusement. A première vue d’ailleurs je ne m’y étais pas trompé puisque dès mon entrée dans la chambre, le jeune homme semblait passer son temps à gueuler, il râlait encore après les uns et les autres. Leurs présences seules devaient suffire à l’énerver au plus haut point, je me souviens parfaitement lorsque nous étions plus jeune, il n’acceptait guère d’être dérangé et encore moins que quelqu’un vienne lui parler, il semblerait qu’à cette même époque, j’avais battu un nouveau record en réussissant à lui parler et à passer du temps avec lui d’ailleurs. Toutefois, à aujourd’hui je me demande si c’était réellement une bonne idée. Je ne suis clairement pas assès forte pour le mériter et lui serait prêt à tout pour me protéger, mais je ne veux pas d’une baby-sitter, je ne veux pas qu’il soit au près de moi uniquement pour me protéger, non, si je le veux à mes côtés, c’est pour partager tant de choses que l’on a pas pu partager par le passé, que l’on puisse enfin vivre ensemble, lui et moi. J’en ai rêvé si souvent, durant ces dix-huit dernières années qu’aujourd’hui j’en suis emmené à me demander si je n’ais pas seulement voulu m’enfermer dans un espoir sans réel chance d’aboutissement, je l’aime cela ne peut être remis en cause, mais dans le fond, la véritable question qui persiste, n’est-elle pas : est-ce que je le mérite réellement ? Après tout c’est vrai, il est fort, il fait tout ce qu’il peut pour l’être encore plus et moi, tout ce que j’ai fait c’est me bercer d’illusions qui ne m’ont mené nulle part. Sans ce problème, jamais je n’aurais pu l’emporter aujourd’hui, je sais pertinemment que si son oncle n’était pas intervenu, c’est moins qui serait sur ce lit sans le moindre doute, comment ai-je pu être si naïve et penser ne serais-ce qu’une seule seconde que j’arriverais à être suffisamment forte pour le mériter bon sang ?

Je m’étais finalement et malgré tout avancé vers Yuusei alors allongé sur son lit de soin, son père, l’homme qui était venu me chercher à gentiment demandé à tout le monde de sortir afin de nous laisser seul, lui et moi. Personne ne semblait s’opposer à cela et tant mieux d’ailleurs je dois bien le reconnaitre. Mais je crois que la chose qui aura le moins bien résonné dans ma tête fut ce moment où il me demanda ce que j’étais venu faire dans sa chambre. Bon sang, n’y a-t-il pas quelque chose de louche là-dessous ? Il devrait pourtant le savoir, quelque soit son état, je me fiche éperdument de cela, pour moi, tant qu’il va bien et que je peux encore le soutenir alors la situation est bonne, je lui ai pourtant dit que je m’en voulais de l’avoir abandonné la première fois, ce n’est pas pour l’abandonner aujourd’hui encore, ça surement pas ! Bon sang, je suis si faible, je n’arrive jamais à garder mes émotions enfouis comme je l’ai si bien fait durant toutes ces années maintenant que je suis en face de lui, pourquoi donc n’arriverais-je pas à être suffisamment forte pour lui ? Pourquoi ne puis-je réussir à me battre de façon correcte et ainsi lui montrer que je ne suis plus qu’une enfant ? Suis-je donc destiné à vivre de cette manière ? Être honteusement faible jusqu’à la fin de mes jours ? Est-ce donc comme cela que je dois vivre ? Père, mère, pourquoi ne pas me l’avoir dit depuis le début ? Pourquoi m’avoir entrainé alors que vous saviez depuis le début que je n’arriverais à rien dans ma misérable existence ? Pourquoi m’avoir caché quelque chose d’aussi important bon sang ? Honnêtement, si vous me regardez à l’instant présent, j’ai l’air de quoi ? Ne suis-je pas en train de faire honte aux parents merveilleux que vous étiez ? Vous avez toujours su me protéger et moi non, je suis incapable de faire quoi que ce soit pour vous rendre la pareil, qu’elle fille pitoyable je fais au final vous ne trouvez pas ? Je suis tellement désolé d’être votre fille, vous méritiez tellement mieux, j’espère que vous saurez me pardonner un jour...

Puis les choses changèrent assès rapidement, Yuu passa derrière moi sans même que j’y fasse réellement attention et je sentis ses bras s’enrouler autour de moi avant qu’il ne dépose sa tête sur mon cou. Mes larmes coulèrent toujours, mais je me calmais, je ne sais pour quelle raison, rien que ce geste là arrivait à me calmer et m’aidais à me sentir bien mieux. C’est à cet instant précis que le jeune homme fini par prendre la parole. Je déposais mes mains sur les siennes et l’écoutais avec beaucoup d’attention. Il commença d’ailleurs en me demandant pardon, pourquoi ça ? C’est plutôt à moi de le lui demander ! Il continua ensuite en essayant de se faire passer pour quelqu’un de mauvais prétextant même qu’il n’était pas quelqu’un d’intéressant et tout ce qui va avec, n’importe quoi, serais-je là s’il était si inintéressant ? Mais le reste de ses mots n’étaient réellement ceux auxquels je m’attendais. Je me stoppai net, je ne savais même plus ce que je faisais, si je rêvais ou non, si je mourrais ou pas, à l’instant présent, je me contentais de boire ses paroles et de me demander cette fois encore, pourquoi moi ? Tout ce temps je l’avais espérer, tout ce temps je me suis demandé si j’arriverais réellement un jour à lui dire cela et si je le mériterais réellement et aujourd’hui le voilà qu’il me dit cela ? Bon sang, cette journée n’est-elle pas radieuse ? Bien sur, il faut oublier mes blessures et son rajeunissement, mais sortit de cela, tout est parfait à mes yeux. Je fermais les yeux, j’essayais de trouver une quelconque façon de me prouver que je ne rêvais pas, finalement je me pinçais la jambe gauche, vu la douleur ressentit, tout cela était donc bien réel ? Mes larmes se stoppèrent complètement, je me demandais encore bien des choses, mais en fait là, je crois que je m’en fichais un peu. Je tenais ses mains et laissais ma tête reposer la sienne, je m’y sentais bien et en sécurité, n’est-ce pas la meilleure des situations ?

« Si je veux de toi ? Bon sang Yuu, c’est plutôt moi qui devrais te poser cette question, c’est moi qui suis faible et incapable de faire les choses correctement, je suis désolé, j’ai dû décevoir tout le monde aujourd’hui, père, mère, toi, même ton fan club. D’ailleurs en parlant de ça, tu diras à ton ami que la prochaine fois qu’il fait ce genre de réflexion je lui collerais une baffe ! Mais là, on a plus important, trouver un moyen de te rendre ton enveloppe corporelle, regardes-toi, tu es revenu à l’âge de six ans... Laisses moi m’occuper de celui qui a fait cela, je ferais en sorte qu’il te rende ton état initial, tu ne pourras pas faire grand-chose là, tu ne pourras pas te battre de la même façon qu’aujourd’hui et tu le sais très bien non ? »

J’avais beau être blessé et peiner à marcher, cela ne changeais rien pour moi, je l’ai dis et je le répète, pour lui, je suis prête à aller jusqu’au bout, même si pour se faire je dois ramper et être sur le point de mourir alors peu m’importe, pour lui je donnerais ma misérable vie !