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| Sujet: Flashback solo | Le jour où tout changea Lun 11 Mar - 18:53 | |
| Le temps avait passé, une année pour être plus précise. Sensei était en congé de paternité et il ne restait plus que nous trois, jeunes genins ambitieux et talentueux. Nous devions effectuer une mission d’espionnage de Rang C sur un petit village où une bande de malfrats avait élu repaire. Nous nous étions donc habillés comme de modestes paysans et nous étions joints à la vie au marché du village. L’infiltration se déroulait bien et nous avions repérer un bar qui semblait propice à la contrebande et autres activités illicites. Le soir même, nous irions en reconnaissance avant d’effectuer les perquisitions. Tout devait bien se dérouler et nous devions avoir la certitude d’être au bon endroit avant d’agir, sinon les bandits pourraient s’enfuir et nous perdrions notre seule piste en deux mois.
Le soir arriva et nous pûmes débuter. J’entrai la première, accompagnée de Kaito. Souji devait s’occuper d’entrer par l’arrière pendant que nous ferions distraction. Et, bien sur, quel meilleur moyen pour distraire des gros bras que par une bataille de bar? J’attendis donc patiemment qu’un homme vienne me faire des avances, ce qui ne fut pas long. Kaito effectuait alors son « retour du bar avec deux verres de saké », lançait les verres au sol et cognait celui qui avait tenté de me toucher. Et vlan, une belle grosse bagarre qui laisserait le champ libre à Souji-kun. J’agrippai une chaise et assistai pour ma part Kaito dans notre petit combat éclaboussé d’alcool. Tout ce passait aussi bien que possible lorsque, soudainement, des bruits d’un combat plus intense encore provinrent du second étage. Je m’arrêtai un instant, cherchant des yeux l’escalier. C’est tout le temps qu’il fallu pour qu’un malfrat attrape ma longue tresse et me plaque contre le comptoir, retenant mes mains dans mon dos. Je poussai un juron, le visage collé contre le bois puant l’alcool.
J’entendis Kaito continuer à se battre un moment, puis tenter de me libérer. Mais c’était trop tard et ils se saisirent de lui également. Ne restait plus que Souji qui fut jeté en bas des escaliers, atteignant le sol en un grand bruit sourd. Nous étions assez mal barrés. Ils nous réunîmes au beau milieu du bar, solidement maintenant par un gaillard chacun alors que les clients rentraient chez eux. Soit, deux hommes sur quinze. Nous échangeâmes tous les trois un regard. Il fallait trouver un moyen de se sortir de ce merdier, et vite. Vint ensuite la période de question. Ils voulaient savoir qui nous étions et qu’est-ce que nous cherchions ici. Puisque personne ne répondait, il fit signe à l’homme me tenant de m’apporter et nous nous dirigeâmes vers une petite pièce appars, un bureau sans doute. Souji commença à se débattre comme un beau diable, criant et vociférant, prêt à arracher la tête de quiconque me ferait du mal. Je lui jetai un dernier regard désolé avant de me faire pousser dans le bureau et que la porte soit refermée derrière nous.
- Alors, gamine. Je sais que tu ne parleras pas. Tu es une ninja après tout. Mais, je vais avoir besoin de te collaboration pour faire parler les deux autres alors, tu vas crier pour moi, d’accord? Sinon je les tue eux, devant toi, d’une mort atroce. Et ensuite, je vais te garder avec moi et profiter de ton joli petit minois. Ce n’est que lorsque j’aurai fini que tu auras le droit de mourir, je me suis bien fait comprendre? Parfait!
Il se saisit ensuite d’un kunai et me le planta dans l’épaule d’un coup violent. La douleur fut atroce et, sans même le remarquer, j’étais en train de m’époumoner et de crier avec tout l’air que je possédais dans mes poumons. Un cri de rage fit écho au mien, mais je l’entendis à peine. La douleur accaparait presque tous mes sens maintenant. Il me restait toutefois assez d’esprit pour sentir l’odeur de la fumée. La porte du bureau s’ouvrit à la volée et je pu y voir Souji courir vers nous, kunai à la main. Oui, il possédait le katon en affinité, c’était sans doute lui qui venait de mettre le feu à l’établissement. Il se jeta sur le chef, en furie. C’est Kaito, le suivant de près, qui vint vers moi pour me prendre dans ses bras et courir à travers les flammes.
- Et Souji!?!
- Il va se débrouiller Meg, il se débrouille toujours!
Nous sommes sortis, attendant dehors dans la rue alors que des dizaines de passant venaient voir la scène avec nous. D’épais volutes de fumée noire montaient dans le ciel et je tremblais, mon bras était toujours couvert de sang ruisselant. Voyant qu’il ne sortait pas, je voulu m’y précipiter, retrouver mon aimé. Mais les bras de Kaito étaient trop forts et il me retenait, ne souhaitant pas me perdre aux flammes également. Nous sommes restés là longtemps, attendant les larmes aux yeux. Mais il n’est jamais sorti du brasier. Jamais.
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