Seilas Singhär soignait sa petite blessure à l'épaule qu'il avait reçu du tigre lors de sa mission de rang D précédente. Le fauve qu'il avait du capturer avait été féroce mais heureusement était plutôt fatigué et le ninja n'avait eut presque aucune difficulté à le capturer à l'aide de fil de fer bien serré. Malheureusement, la bête l'avait égratigné à l'épaule gauche, la plaie s'était infecté au contact du sable brûlant. Même si ce n'était pas très douloureux, Seilas devait aller le soigner. Alors qu'une ninja contrôlant les jutsu médicaux lui pansait l'épaule un chuunin fit son entrée. Il s'approcha d'un pas lent vers Seilas et lui envoya un parchemin de mission. Et bien, se dit le genin, cela ne s'arrête pas en ce moment, le village est chargé de travail. Le chuunin lui dit quelques formalités concernant sa mission, comme quoi il y trouverait toutes les instructions à suivre et qu'il devrait faire preuve de respect et d'un grand professionnalisme. Seilas se demanda ce que pouvait abriter le parchemin. Alors que la ninja aux jutsu médicaux partait laissant de nouveau le genin libre comme l'air, ce dernier partit tout en ouvrant et en lisant le parchemin. Il indiquait : « Genin Seilas Singhär, pour cette mission, vous devrez escorter le Daimyo de notre pays à travers les rues du village de Suna, ce dernier désirant à nouveau le visiter, son importance nécessite donc une protection, vous serez cette protection, vous le suivrez donc partout et veillerez à ce que rien ne lui arrive, vous serez donc son garde du corps pour la journée, il arrivera dans moins d'une heure aux portes de Suna, faite bien attention à lui et à vous, Kazekage-sama. ».

C'était une simple mission d'escorte, il fallait juste protéger le Daimyo, Seilas devrait donc rester sur ses gardes et être prêt à tirer Anya au moindre danger. Seilas regarda sa montre, il était 13h02, le Daimyo serait donc là dans moins d'une heure, quoi qu'il en soit il fallait se présenter aux portes de Suna et l'y attendre. C'est ce que fis le genin, il traversa Suna en un rien de temps, esquivant les passants et la foule qui semblait être monstre aujourd'hui. Ce n'était pas un très bon point pour traverser et visiter le village, il y aurait plus de choses à surveiller. Seilas arriva aux portes du village et s'adossa contre le mur en attendant le Daimyo et sa suite. Il ne l'avait jamais vu, comment était-il ? Plutôt amical ? Ou bien grognon ? Mais toutes ces questions durent interrompu par l'arrivée du client. Le Daimyo de Kaze no Kuni. Un grand char luxueux, couvert d'or était porté par une dizaine d'hommes. Devant les portes il s'arrêta et une rampe glissa de l'engin jusqu'au sol. Les voiles blanchâtre cachant l'intérieur du char se bousculèrent à l'avant et le Daimyo en sortit. Il était grand, même immense, fin, il portait une grande robe de soie blanche avec des motifs d'or frappés dessus. Il descendit du char avec une immense grâce, sa condition se remarquait par tous ces gestes. Seilas le regarda plus en détail, son visage était bronzé, ses yeux petits et bleus, ses lèvres rosées et fine, un nez droit et long, des traits raffinés qui en disait long sur son niveau de vie et à l'attention de son physique. Après avoir touché terre. Une suite de cinq hommes accoururent vers lui. Il y avait un homme tenant un papier et un stylo, deux autres étaient sûrement des membres de l'entourage du Daimyo et les deux autres semblaient être des mercenaires bien robustes. Seilas se demanda donc à quoi pouvait-il servir si le Daimyo avait déjà deux gardes du corps. Autant aller se présenter. Seilas s'inclina bien bas devant le Daimyo et fit :

- Bien le bonjour votre éminence, je suis le ninja Seilas Singhär chargé de votre protection durant votre visite du village.

Le Daimyo toisa le ninja puis fit d'un air hautain :

- Je doute que vous soyez d'une grande utilisé Seilas, j'ai déjà deux gardes du corps bien plus fort et plus intelligents que vous, et de plus, qui dans ce village attenterait à ma vie, voyons...

Seilas se releva et ne montra aucun signe de colère ou de mécontentement, oui ce Daimyo semblait bien orgueilleux, mais comme avait dit le chuunin il fallait savoir faire preuve de professionnalisme dans cette mission et dès lors Seilas dit poliment qu'il suivrait le Daimyo sans le déranger et que rien ne lui arriverait. Répondant à cela, l'homme eut un petit rire désignant une certaine supériorité. Puis il ordonna à l'homme tenant le papier et le stylo de commencer à écrire ce dont il rapportait. C'était donc un script... La suite du Daimyo entra dans le village d'un pas lent et Seilas les suivit à moins de deux mètres derrière. Les robustes gardes du corps toisant la présence du genin, mais celui-ci s'en moquait, il lui fallait faire sa mission.

Seilas suivait discrètement la suite de « monsieur » le Daimyo. Celui-ci était près des terrains d’entraînement et regardait un moment les ninja s'entraîner. Il qualifia le terrain de « misérable » et « peu convenable ». Seilas n'y fit aucune attention, après tout, ce type ne savait en rien de quoi il parlait. Il n'avait jamais eut quelques gouttes de sueurs perlés de son front à force de s'entraîner et se surpasser. Cet homme ne savait pas ce qu'était de se surpasser, lui qui était né avec une cuillère de cristal enfoncé dans son bec, né avec tout ce dont il avait besoin, pourquoi donc rechercher plus ? En là ce trouvait son côté qui lui était misérable, car jamais il ne saurait ce que veux dire repousser ses limites comme de nombreux ninja le font sur ces terrains. Mais le ninja ne dit rien, tout cela il le gardait pour lui, le visage ne traduisant aucunement ses pensées. La suite du Daimyo poursuivit alors son chemin, il se dirigeait droit vers la prison et l'hôpital. Devant le premier il ne fit aucune remarque et passa son chemin, par contre, pour l'autre il demanda à Seilas :

- Ce lieu m'a l'air bien vieux, toutes les nouvelles technologie y sont de rigueur n'est-ce pas?

D'un ton simple, ne laissant paraître aucune animosité, le ninja de Suna fit :

- Il y a tout ce qu'il faut.

Le Daimyo eut un nouveau grognement insatisfait puis continua son chemin, avait-il si peu de joie à visiter le village, le trouvait si misérable qu'il le laissait penser ? Pour un homme élevé dans le luxe, ce village devrait lui paraître bien pauvre, se dit Seilas. Mais il regorge de femmes et d'hommes courageuses, de kunoichi et ninjas talentueux, d'un Kage puissant, d'une solidarité sans limite. Mais lui, il ne pouvait pas comprendre cela, il n'y avait que sa personne qui comptait, le reste n'était que poussière et détritus. Seilas encore une fois fut pris d'une énorme pitié pour cet homme. Pitié qu'il ne connaisse rien de tout ça, de la vraie vie celle qui vous apporte dans de choses, des leçons que l'on reçoit au fur à mesure. Cet homme n'était en réalité qu'une bourse rempli d'argent à gaspiller... rien de plus. Le Daimyo tout en pestant pour un rien continua sa visite guidé du village de Suna et entra dans le centre ville. La foule avait assiégée ces grandes rues, des marchands criaient des offres en constante baisse pour attirer les acheteurs intéressés. Des odeurs d'épices flottaient dans l'air, et voilà la vraie dimension de Suna qui s'offrait au Daimyo, un village vivant, spécial, peu commun, unique et magnifique ! Mais visiblement cela ne plaisait pas non plus au jeune Daimyo. Celui-ci semblait gêner par le monde, avec la foule il était difficile de passer sans être bousculer. Il avançait avec peine tandis que ses gardes du corps tentaient de lui faire un passage en criant la présence du Daimyo. Soudain, un homme s'approcha hâtivement du Daimyo, un couteau à la main. Une tentative de meurtre ? Ici ?! Seilas fonça poussant quelques civils, il arrêta l'attaque du criminel en bloquant le poignet de ce dernier, il le désarma en le retournant provoquant un « crac ! » sonore. Puis il frappa d'un direct l'homme pour le mettre hors combat, il venait de sauver le Daimyo, si il n'avait pas été le ninja chargé de sa protection il aurait laissé l'homme tuer ce hautain personnage, il l'aurait peut être même aidé. Seilas confia l'homme à des ninjas dans la rue, prétextant qu'il devait protéger le Daimyo, se séparant ainsi du corps pesant de l'assassin inconscient. Le Daimyo demanda à s'asseoir pour se remettre de ses émotions. Il y eut un long moment pour se remettre de tout ça. Mais c'était terminé. Seilas n'avait aucune idée du motif qui avait poussé l'homme à tenté d'assassiner le Daimyo, il s'en contrefichait, comme il se contrefichait de l'état du Daimyo. Ils continueraient simplement quand monsieur en aurait décidé ainsi.

Le soleil se couchait bientôt, la suite du Daimyo avait repris leur visite après que ce dernier ait lancé un faible « merci » en direction de Seilas. Ils arrivèrent pas la suite au Mémorial des Héros. Là, le Daimyo s'arrêta un moment. Devant le mémorial un nom avait sûrement du retenir son attention. Il s'était un peu mis à l'écart, sa suite l'attendait patiemment, lui restait silencieux et discret devant ce monument. Une personne normale se serait approché avec discrétion et aurait parlé avec le Daimyo, le demander ce qu'il se passait. Mais Seilas n'était pas de ceux-là, qu'importe quel nom il regardait sur le mémorial il n'en avait strictement rien à faire, il n'éprouvait pas de réelle sympathie pour lui, et cela ne changerais pas. Tel était le grand défaut du ninja, il était très extrême dans ses choix, dans ses relations. Le Daimyo, après s'être recueilli, revint vers sa suite et Seilas, mais au lieu d'ignorer le genin comme il l'avait fait durant presque toute la visite, cette fois-ci c'est à lui qu'il s'adressa :

- Je m'excuse de mon comportement aujourd'hui, j'avais oublier bien des choses de Suna, et je pense avoir pris cela un peu de trop haut. Vous transmettrez mes amitiés à votre Kazekage. Je vous souhaite bonne chance Seilas.

Seilas resta sans voix, enfin, il ne dit rien. Qu'est ce qu'avais donc vu ce type pour changer complètement de caractère ? Peu importe, Seilas s'en fichait, le tout était que cette mission soit réussi. Ces excuses, Seilas n'y accordaient aucune véritable reconnaissance, il fit une courbette simplement pour le geste en signe de politesse mais en son esprit, tout y était contraire, le Daimyo n'avait plus qu'à se tirer, allez ! Il fit à sa suite :

- Messieurs, allons s'y!

Et le Daimyo partit alors que les faibles lueurs du soleil s'éteignaient sur le village de Suna. Seilas prit alors la direction du bureau du Kazekage pour faire son rapport.