Escorter un joueur de poker, voilà la mission que devait accomplir Temari. Vu qu’elle n’aimait pas les jeux, la rencontre entre elle et la personne qu’elle devait protéger, ne se déroula pas de façon extraordinaire. Mais comme, la mission lui avait expressément été assignée par le Kazekage, elle n’avait pas eu d’autre choix que de l’accepter. Lorsqu’ils quittèrent le bureau du Kazekage, afin de se rendre vers le lieu où avait lieu le tournoi de poker, Temari manqua d’étriper son protégé. Ce dernier n’avait pas vu autre chose pour l’irriter, que de s’éloigner d’elle, sans lui dire où il comptait se rendre. Temari s’empressa de suivre l’empoté qu’on venait de lui confier. Il alla acheter des beignets. Cette mission débutait à peine, que déjà Temari sentait qu’elle allait être pénible et que si ce type continuait à se payer sa tête de la sorte, à s’en aller, sans la prévenir comme ça, ce serait certainement elle qui mettrait fin à sa vie et non ceux qui lui voulaient du mal. Lorsque le jeune homme alla chercher ses beignets, il en proposa quelques uns à Temari. La demoiselle furibonde, ne fit même pas attention à lui. Elle le toisa du regard, puis finit par lui poser une question.

« Peux-tu me dire ce que tu trouves d’utile dans le fait de jouer…au poker ? »

Temari était intriguée. Non pas que ce que faisait ce jeune homme l’intéressait plus que ça, elle était juste curieuse. Car pour sa part, elle ne trouvait rien d’intéressant dans le fait de s’impliquer dans des jeux de ce genre, surtout dans un monde shinobi. Il y’avait tellement à faire, que chacun devait donner de sa personne afin de se tenir prêt à protéger le village. Et elle ne voyait donc aucune utilité, à la passion de ce garçon. En voyant Temari afficher une attitude plus qu’indignée, le jeune homme laissa dessiner un radieux sourire à son visage.

« Je suis certain que tu n’es pas bête, Temari. Et moi non plus, donc je comprends parfaitement, pourquoi est-ce tu me poses cette question. Mais vois-tu quand on sait, qu’on vit dans un monde très fragile. Où des guerres se déclarent à n’importe quel moment, on n’a pas forcément envie de rester passif à attendre qu’arrive notre dernière heure. Nous sommes dans un monde assez compliqué, alors autant agrémenter les choses à sa manière, afin de faire en sorte de ne pas complètement tomber dans cette spirale sans fin d’une haine incessante. Toi tu as choisi de devenir kunoichi, ce que je respecte, mais moi vois-tu, j’ai choisi le poker. Au moins avec ça, j’arrive ne serait-ce qu’un peu à m’évader et à penser à autre chose qu’à la guerre… »

Temari fut surprise, des paroles du jeune homme. Ne pensant pas que ce dernier pouvait raisonner d’une façon si…surprenante. Sachant qu’il donnait l’impression d’être un insouciant, sans grande connaissance, un nigaud en somme. Finalement, les apparences étaient bel et bien trompeuses, se dit Temari en soupirant. Elle ne posa donc aucune autre question particulière au jeune homme. Après avoir entendu sa façon de voir les choses, Temari comptait se dérider un peu, ne serait-ce que le temps du tournoi, ainsi que pour la réussite de la mission. Le jeune homme avait à peu près le même âge qu’elle, dont les formalités ne furent pas de rigueur. Et même s’ils n’appartenaient pas au monde, elle se rendit compte, qu’ils avaient une façon de penser qui n’était pas si éloignée que ça. Après cette brève discussion existentielle, Temari offrit un léger sourire au jeune homme. Ce dernier le lui rendit, en la complimenta sur son sourire éblouissant, ce que Temari contesta. Elle n’aimait pas qu’on lui dise qu’elle avait un sourire éclatant, surtout si la personne ne faisait pas partie de son cercle intime. Quelques minutes après, Temari accompagna son protégé, jusqu’au lieu où allait se dérouler le tournoi de poker, auquel il devait participer. Au pays du vent, l’allé ne fut pas trop pénible, ils arrivèrent au lieu dit au bout de quatre heures. Sur place, il y’avait une petite foule, à tel point qu’on ne pouvait trouver une place où se mettre.

« Autant de monde, juste pour un jeu ?... Mais c’est ridicule ! », déclara Temari surprise par le nombre hallucinant de personnes qui étaient présentes.

La jeune femme ne s’attendait pas à ce qu’il y’ait autant de monde, surtout pour une compétition de ce genre. Elle en fut stupéfaite. Et apparemment les personnes qui étaient là, n’étaient pas toutes de Suna. Oui étrangement, il y’avait parmi les concurrents des inconnus, que Temari remarqua au premier coup d’œil. Voyant cela, elle décida de rester sur ses gardes. Se disant que même si ce tournoi était une chose légale et que l’intrusion d’étrangers, était autorisée, il n’était pas impossible que l’un d’eux décide de profiter de l’occasion afin d’espionner le village ou de faire du grabuge. Elle se mit à scruter chaque personne se trouvant là, il semblait y avoir même des personnalités parmi la foule. Il y’avait aussi des gardes, sans doute pour prévenir d’un éventuel conflit.

« Détends-toi Temari. Ne stresse pas ! Ce magnifique tournoi a lieu une fois par an et à chaque fois c’est dans un pays différent et aujourd’hui c’est le pays du vent qui accueille. Regarde-moi tout ce beau monde, il y’en a encore plus qu’à celui de l’année dernière ! »

Le jeune homme semblait très enthousiasmé, il paraissait avoir complètement oublié qu’il y’avait des menaces qui pesaient sur lui. Il voulut initier Temari au monde du poker, mais la demoiselle refusa catégoriquement, répondant qu’elle avait déjà un travail, qui la comblait. Ses dires désappointèrent le jeune homme, mais il n’insista pas. Voyant qu’elle n’était pas d’humeur à se laisser-aller à ce jeu, qu’elle trouvait superflu. Placée derrière son protégé, elle ne le quitta pas des yeux, à tel point que des personnes la prirent pour sa fiancée. Ce que Temari contesta vivement. Elle n’avait pas envie qu’on la prenne pour une de ses filles superficielles, qui accompagnaient leurs fiancés partout. Encore moins qu’on la prenne, pour la fiancée d’un joueur de poker. Afin de calmer certaines ardeurs de quelques jeunes qui tentèrent de la séduire, en apprenant qu’elle était célibataire, Temari leur fit percevoir son éventail.

« Je vous conseille de rester aussi loin que possible de moi ! », déclara-t-elle avec colère.

Temari en avait plus que marre de ce tournoi. Mais comme elle était là pour honorer une mission, elle resta calme. Encore heureux pour elle, qu’elle n’avait pas dû se vêtir d’une de ses tenues de soirée étranges sans importance. Cela aurait plus qu’attiser son courroux. Temari croyant que ceux qui avaient menacé son protégé viendraient l’ennuyer durant le tournoi, fut surprise de ne voir personne venir les déranger. Quelques personnes qui connaissant le jeune homme, étaient venues les saluer. Pour le reste le tournoi se déroula donc sans encombre. Celui-ci se déroula une bonne partie da la matinée, s’étalant jusqu’à très tard dans la nuit. Comme elle était endurante Temari n’eut aucun mal à tenir le coup jusqu’à la fin. Et la fin du tournoi se solda, par la victoire du jeune homme. Il avait réussi à battre tous ces challengers sans exception. Il reçut un prix, dont Temari ne s’y préoccupa pas.

« C’est grâce à toi que j’ai gagné le tournoi, merci Temari, tu es mon porte-bonheur. »

Le jeune homme offrit un magnifique sourire à Temari, la remerciant de l’avoir accompagné. La jeune femme fit semblant comme si elle n’était guère intéressée par ce que disait le jeune homme. Mais au fond, elle était contente qu’il ait gagné et surtout parce que sa mission s’était soldée par un succès. Au départ, elle pensait qu’elle regretterait cette journée, mais finalement ce ne fut pas le cas. Elle avait protégé son camarade jusqu’au bout. De toute la journée, elle avait chassé toute personne suspecte, qui avait voulu l’approcher. Donc les choses s’étaient déroulées pour le meilleur du monde et Temari en était satisfaite. Après le tournoi, les deux camarades reprirent la route pour revenir à Suna au lieu de rester sur place. En chemin ils ne firent étrangement aucune mauvaise rencontre. Certainement que les personnes malveillantes avaient eu peur de l’attitude de Temari. Quoi qu’il en soit, le retour se déroula merveilleusement. Temari raccompagna le jeune homme avec son prix jusque chez lui. Ne voulant pas que celui-ci se fasse attaquer en cours de route, même au village, par des chalengeurs jaloux. Arrivé à bon port, elle lui demanda de bien fermer sa porte à clefs, de faire attention à lui et de n’ouvrir à personne.

« Tu ne veux pas me tenir compagnie, jusqu’à demain ? »
« Ma mission était de t’escorter jusqu’au tournoi, de veiller sur toi le temps de la durée de celui-ci. Le baby-sitting n’était pas inclus dans ma mission ! Maintenant rentre et ferme bien ta porte derrière toi. »

A ses mots Temari vérifia que le jeune homme fasse ce qu’elle venait de lui conseiller. Une fois qu’elle le vit rentrer chez lui et fermer sa porte à clefs, elle prit la décision de partir chez elle. Elle avait passé une rude journée, elle n’avait donc qu’une envie, se relaxer paisiblement dans son habitation.