L'art de ne pas apporter assez d'eau pour traverser un désert.

Le chemin était long, dur et surtout, désagréable. Yoru, tout joyeux, gambade dans le sable alors que nous approchons du village. Moi, j’ai le dos vouté sous le poids de mon sac et mes pieds n’arrivent pas à s’habituer à un terrain aussi instable. Le soleil tapait dur et je suais à grosses gouttes. Mon royaume pour un point d’eau! Mon village adoré me manquait déjà. Ah, adieu les montagnes pluvieuses du pays de la pluie! Bonjour les terres arides, le soleil trop brillant et l’absence totale d’humidité. Je ne pouvais que soupirer dans ma lente progression.

** Aller Hen-Chan! Tu peux le faire. Marche plus vite si tu veux arriver avant l’an prochain!**

Je regardai mon loup avec un regard d’enragée. Il me narguait! La saleté de bête! Il ne voulait même pas m’aider à porter les sacs et ensuite il osait me provoquer de la sorte. Avec quatre pattes et son seul poids à trainer, c’était bien normal qu’il avance plus vite. Je fronçai les sourcils et décidai d’ignorer sa provocation. De ma main droite, je cherchai distraitement ma gourde d’eau fraîche. C’est en la portant à mes lèvres que je me souvins l’avoir terminée quelques heures plus tôt. Furieuse, je lançai l’objet le plus loin possible et accélérai le rythme de ma marche.

Le soleil plombait et mes jambes étaient de plus en plus molles. Mon sac était de plus en plus lourd et ma vue se brouillait. C’est alors que je tombai.

**

Et voilà! Je lui avais dit d’apporter plus d’eau! Mais non, il fallait qu’Hen’ka oublie d’apporter une seconde gourde pour traverser le désert. Brillant. Nous étions dans de beau draps et, même si elle pensait que je me la coulais douce, moi aussi j’avais chaud et soif. Bon, que faire? Je mordillai les ganses de son lourd sac afin de le retirer de son dos. Puis, grand débrouillard que je suis, je me glissai sous elle avant de me relever, histoire de la porter sur mon dos. Je n’aurais jamais pensé que ma coéquipière était si lourde. Quoi qu’il en soi, je devais trouver rapidement de l’aide si je ne voulais pas m’évanouir également.

Invité

Hirohito venait tout juste de terminer ses achats qu'il était déjà dans le désert pour entrainer son endurance en milieu hostile. Il devait être le début d'après midi, le soleil était donc à son zénith, le moment parfait pour se genre d'entrainement. Bien évidemment, le jeune garçon c'était "chaudement" habillé : son classique kimono noir, son manteau blanc et son écharpe. Les rayons de soleil étaient dangereux, et les habitants du village du sable savaient s'en protéger. Il est certain qu'un milieu marécageux aurait pu être utile au jeune ninja... mais difficile à trouver parmi tout ce sable !

Quoiqu'il en soit, le ninja marchait dans le désert, se concentrant sur ses pas, tentant de garder une foulée régulière pour progresser en se fatiguant le moins possible. Mais plus dur encore, il se concentrait sur l'orientation que prenait sa marche. Car parmi les dunes de sable, le plus dangereux était de perdre son chemin, et de errer dans le désert sans but, ni refuge pour se reposer et boire à sa soif.

Pendant une heure environ, le ninja marcha dans le sable, suant à grosse goutte, la chaleur rendant l'effort de plus en plus insupportable. Il était temps de rentrer, d'autant que au loin, une tempête se levait. En se dépêchant un peu, le shinobi pourra se mettre à l'abri des murs du village à temps.

Attendez une minute...

Devant la tempête, une silhouette massive se dessinait. Une étrange bête à plusieurs pattes qui avait du mal à se mouvoir. Hirohito n'avait jamais entendu parler d'un tel phénomène dans le désert, que celà soit dans les bouquins ou par les ninjas du village. Prudemment, il décida de se rapprocher pour en apprendre un peu plus... la curiosité pouvait se révéler périlleuse parfois...

La bête venait vers lui, et il ne fallut que quelques minutes pour mieux distinguer la silhouette... autant dire qu'il fut surpris ! Un loup qui portait une femme sur son dos. Avouez que cette image était plutôt étrange dans un désert !

La personne était évanouie, elle ne présentait donc à priori aucun danger. Ce qui inquiétez surtout le genin était surtout le loup. Par prudence, Hirohito dégaina son tentô, espérant que la lame était bien aiguisé au cas ou il devrait s'en servir. Il jeta un coup d’œil rapide sur la tempête : elle se rapprochait rapidement, et le jeune garçon devra prendre une décision rapide. Un combat n'aurait aucun sens, d'une part car le loup semblait relativement fort, même si fatigué, mais surtout parce que le temps du combat ne ferait que le mettre en danger lorsque la tempête sera sur eux. Non, la meilleur solution était de ramener ces voyageurs au village. Dans le pire des cas, un interrogatoire pourra se faire sur eux, à l'abri...

Il commença à reculer petit à petit, observant le loup dans les yeux. Il fut surpris de lire une certaine intelligence chez l'animal. Il tenta donc de lui parler.

" Suis moi, je vais vous mettre à l'abri des éléments. Nous ne sommes pas loin, et en nous hâtant, nous pourrons échapper au sable. "

Le genin n'avait pas d'eau sur lui, et même lui commençait à être faible. Il décida de mettre son écharpe sur la tête, révélant ainsi son bandeau de suna : le sablier surplombé d'une barre.
Il ne détailla pas la personne sur le dos du loup. Il ne pouvait voir que la couleurs flamboyante des cheveux courts. Une chose était sûr : elle était bien imprudente de vouloir traverser le désert en plein jour. La fraicheur de la nuit était bien mieux pour voyager dans cette terre aride.

La maîtresse était vraiment lourde et je devais redoubler d’efforts pour ne pas l’abandonner sur place. Non, plus sérieusement, je devais réussir à nous sortir de ce mauvais pas. Au bout de longues minutes, je vis au loin un être humain. Il semblait m’avoir repéré depuis quelques instants déjà et il plissait les yeux pour bien comprendre ce qu’il voyait. Bon, on n’était pas encore arrivé qu’on ferait sans doute rire de nous pour notre inexpérience des déserts, joie! L’individu dégaina un court katana, apparemment prêt à s’en servir. Je bombai le torse, bien que l’effet ne devait pas être magnifique vu que mes épaules étaient voûtés sous le poids d’Hen’ka. J’avais beau être affaibli, un loup de la meute Nakigoe ne se laisserait certainement pas avoir comme ça.

Alors que je me rapprochais de lui, il semblait reconsidérer son approche. Mes instincts me tenaient informés des raisons de son hésitation. Mes poils s’hérissaient comme à l’approche des orages de notre village et le vent était de plus en plus fort. Une tempête de sable se préparait. Incertain, l’individu aux cheveux d’argent recula et tenta de me parler.

« Suis moi, je vais vous mettre à l'abri des éléments. Nous ne sommes pas loin, et en nous hâtant, nous pourrons échapper au sable. »

Habituellement je préférais ne pas m’adresser à des inconnus, les dits individus ne le méritant pas la plupart du temps. Toutefois, cette fois-ci, je devais le faire pour Hen’ka. Et pour elle, je ferais n’importe quoi. C’est donc pour cela que je m’adressai à l’homme qui venait de me dévoiler son bandeau ninja en plaçant son foulard pour protéger son visage. Ma voix, une voix grave et profonde, imposante et solide, résonna dans sa tête sans même que j’aie bougé les lèvres.

** Ninja de Suna, je te remercie de bien vouloir nous guider à travers le désert. Tu n’as rien à craindre de moi, ma priorité est la protection de ma maîtresse. Si tu en as, je te serais reconnaissant de donner un peu d’eau à ma coéquipière, elle a perdu connaissance à cause de la soif et je ne crois pas que ce sois une bonne chose. **

Invité

Music

Hiro' sursauta. La chaleur devait sans doute lui jouait des tours, car il aurait juré qu'une voie venait de lui parler. Il se retourna vers le loup, plissant les yeux afin d'éviter les quelques grains de sable qui commençaient déjà à voler. Etait-ce lui ? Il n'en avait aucune idée... la voie l'avait remercié, pour sa maitresse... Durant un instant le jeune ninja eu un doute, puis il haussa des épaules. Il devait sans doute avoir rêver ou pris un coup de soleil sur la tête.

Sans relâcher son arme, et gardant un oeil sur l'animal, il commença à marcher en direction du village. Une grande dune les séparait de la porte la plus proche, et malheureusement, la tempête avançait à vive allure sur les 3 inconscients. Continuant sa progression, le genin regretta un instant de ne pas être de l'un de ces clans qui maitrise le sable ou le minéral. Un jutsu de protection aurait put être salvateur dans cette situation... mais bon, il avait bien voulue son entrainement en condition extrême et il l'avait !

Le manteau ample de Sanryuu ainsi que le bout de son écharpe claquaient au vent. Malgré le turban serré qu'il venait de se faire, des grains de sable arrivaient à se glisser dans les minces encoches, irritant son visage. La tempête était sur eux, et il n'était pourtant qu'à quelques dizaines de minutes du village.

Hirohito s'arrêta, et planta son tento dans le sable, jusqu'à la garde. On commençait à ne plus rien y voir, et le plus dangereux dans ce genre de cas est de continuer la marche en errant sans repère. Mais même la plus basique des prudences avait ses limites : sans aucun abris, la tempête serra violente, et la jeune femme moura. Le jeune ninja enleva donc son manteau, révélant son étui à kunai, et s'approcha de l'animal qui s'était également arrêté. Par des gestes sûr, il enroula le vaste manteau autour de la tête voyageuse, et l'arnacha sous le ventre de l'animal. Puis, il enleva son turban, s'exposant ainsi à la fureur des éléments. D'un geste vif, il sortit son kunai et trancha une partie de son écharpe, pour en faire une sorte de petit foulard.
Il utilisa cette partie pour se la mettre sur le visage, et avec la plus grande, il couvrit la tête et les oreilles du loup. Il n'avait pas fait cette partie de gaieté de coeur, et on peut même dire qu'il avait la peur au ventre. Mais Les gestes du jeune garçon étaient serein et surtout, le plus calme possible -compte tenu de la situation- c'est sans doute pour cela que la bête sauvage ne bougeait quasiment pas.

" Tiens, ça te permettra de ne pas trop souffrir du frottement du sable. Suis moi, nous ne sommes pas loin, et nous devons continuer si nous ne voulons pas y rester "

Le Sanryuu se retourna, à la recherche de son tentô. Celui-ci avait quasiment disparut sous le sable, mais restait encore visible. Heureusement que le ninja ne s'était pas éloigné de son repère... Il savait désormais qu'en marchant tout droit, il atteindrait la porte.

Quelques minutes plus tard, il était à l'abri du vent, vers les murailles du village. Hirohito toussota, et enleva son foulard. Les gardes avaient fermé la porte, et ils ne découvriront leurs présence que lors de l'ouverture, dans une heure. Le jeune garçon se demanda alors à haute voie.

" Que faire d'elle maintenant ? "

Lorsque je m’adressai à lui, il sursauta. Réaction typique. Sans un autre être humain pour le lui confirmer, il prendrait cela pour de la folie. J’aurais bien pu lui parler de nouveau pour l’informer que j’étais tout sauf un animal sauvage, mais c’était bien drôle de le voir rester sur ses gardes devant ma magnificence. Quoi qu’il en soit, nous poursuivîmes notre progression et je m’inquiétais de plus en plus pour Hen’ka.

Le ninja de Suna s’arrêta soudainement et planta son court katana dans le sol. Idée très ingénieuse pour avoir un repaire, on voyait qu’il était du coin. Il retira ensuite son manteau et s’approcha de moi en se concentrant sur ma coéquipière. Je lui faisais peur à ce point là? N’empêche, je lui étais reconnaissant de la protéger pour moi et, surtout, je pourrais marcher plus vite puisqu’elle ne risquait plus de tomber de mon dos. Puis, il sortit un kunai et mes yeux azurés le dévisagèrent un instant, comme pour l’inciter à ne pas tenter sa chance contre moi avec un simple kunai. Contre-toutes mes attentes, il trancha une partie de son foulard et s’approcha vers mon visage. Juste à voir son regard, je savais que le moindre geste agressif le ferait entrer en mode panique. C’était drôle de voir à quel point je l’intimidais, mais moins de le voir penser que j’étais assez ignorant pour ne pas avoir appris à ne pas attaquer la main qui me nourri. C’est un principe de base que même les animaux qui me sont inférieurs connaissent. Ainsi, je bougeai la queue pour lui montrer mon contentement devant son initiative. Voir un immense loup aux yeux perçants d’intelligence et au visage dur hocher la queue, drôle d’image. Toutefois, je craignais qu’il prenne ma façon de communiquer pour des hallucinations, je le rassurai donc comme je le pouvais.

C’était un peu serré et j’aspirais déjà à ce qu’on me retire ce truc. Toutefois, il fallait avancer. Nous suivîmes donc le repaire du jeune et, maintenant qu’elle était solidement attachée sur mon dos, je pus gambader dans les dunes. La progression était bien meilleure, malgré mon état de fatigue général et ma gorge aride. N’est-ce pas la preuve que je suis un animal magnifique? Bon d’accord, je m’arrêtais 99% du temps pour marcher, mes pattes étant affaiblies, mais sinon…

Nous arrivâmes donc au village de Suna no Kuni. Une imposante…porte fermée! Bah merde alors! Ces satanés ninjas, trop égoïstes pour garder leur porte ouverte en pleine tempête de sable pour des voyageurs inattendus. Les oreilles collées à ma tête, je me serais presque mis à grogner de mécontentement si je n’avais pas crains d’effrayer le jeune. Je me contentai donc d’une faible plainte, semblable à celle d’un chiot qui veut manger. Voyez, je suis fort, rapide, intelligent et mignon. M’enfin, parlons en du jeune.

« Que faire d’elle maintenant? »

Bonne question. Je décidai de m’adresser à lui par la pensée une nouvelle fois, espérant qu’il ne prendrait pas cela pour une hallucination cette fois. Donc, ce fut avec une voix grave, profonde, puissante et….bon, vous connaissez la chanson.

**N’es-tu pas un ninja? Utilise ton chakra pour t’agripper au mur et grimper tout en haut. En voyant ton bandeau, ils n’ouvriront sans doute pas la porte, mais ils pourraient peut-être nous donner de l’eau et une grande toile ou je ne sais trop quoi pour nous protéger du sable. Et merci en passant pour le manteau et le foulard. Je ne t’ai pas remercié plus tôt par crainte que tu prennes cela pour une hallucination, ou pire encore, que mon impressionnante voix ne te fasse peur.**

Une fois cela fait, je me collai au grand mur de Suna. Cela coupait le vent d’une façon non-négligeable et j’avais bien besoin de m’asseoir après ce long voyage.

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